« Je désespère, car j’ai tout essayé. » Danièle Mazeaud (70 ans) n’aura pourtant pas ménagé ses efforts pour trouver son successeur. Installée depuis 43 ans dans ce petit bourg creusois proche d’Aubusson, elle dirige une pharmacie avec un chiffre d'affaires annuel de 600 000 euros et employant trois personnes. Dans un milieu rural, avec une population de 750 habitants majoritairement âgée, elle répond à des pathologies multiples, rayonnant sur les villages alentour (1 500 résidents). Les confrères les plus proches sont à une quinzaine de kilomètres de là, et un repreneur pourrait vivre sans problème de son activité.
« Notre entreprise est rentable, affirme la titulaire, j’ai toujours pu régler mes salariés, je n’ai pas de découvert, et je suis propriétaire des murs. De plus, un logement occupe le premier étage (dans lequel je vis) et tout est possible. Y compris un déplacement sur une rue toute proche, très passante, à côté d’une maison médicale, projet que j’avais un temps envisagé. »
Reste la situation économique du lieu, le départ prochain du seul médecin prescripteur, l’absence de maison de retraite locale et la désertification latente d’un département très peu peuplé. Mais la qualité de vie y est exceptionnelle, et les possibilités de développement existent pour peu qu’on s’y intéresse.
Prix raisonnable
La pharmacienne de Vallière a pris sa retraite récemment, mais reste dans son officine, aidant son personnel, au service de ses concitoyens. Côté élus, la municipalité manifeste une certaine inquiétude, entre des généralistes qui tirent le rideau dans les territoires voisins, et les pharmacies qui en dépendent. Pourtant, la petite cité a son kiné et son cabinet infirmier, et ses habitants ne demandant pas mieux que de se faire soigner sur place.
« Des décisions antérieures négatives ont fait disparaître les structures en place, dévoile Danièle Mazeaud. Mais ici, la patientèle existe, et je mets en vente une affaire saine, à 30 % du chiffre, avec un stock de 60 000 euros et je suis ouverte à toute bonne idée, partenariat, etc.. Je ne souhaite pas céder à un investisseur. Je souhaite un acheteur qui porte un projet et je l’accompagnerai s’il le souhaite. Je reste sur place, dans le voisinage, et je suis à l’écoute de toute initiative. On a fait des annonces partout pour le faire savoir, dans les facs, à la CCI, à la ComCom. Mais je ne me décourage pas, car je crois dans la valeur de mon officine. »