1. Quelles obligations ?
L'Ordre national des pharmaciens indique que, « hormis les services de garde et d’urgence, il n'existe aucune précision sur les horaires d'ouverture des officines dans le code de la santé publique. Les horaires généralement pratiqués dépendent de l'emplacement de l'officine et des usages locaux (conseil municipal pour déterminer les horaires des commerces de la commune) ». Les pharmaciens sont donc libres de choisir leurs heures d’ouverture, dans le respect des règles du droit du travail et du service de garde. Toutefois, en contrepartie du monopole de vente qui leur a été conféré par la loi, les pharmaciens doivent assurer la continuité du service public pharmaceutique et participer au service de garde (article R 4235-49 « Le code de déontologie commenté »).
2. Les critères du choix
En réalité, l'officine n'a pas grande liberté dans le choix de ses horaires d'ouverture. En effet, un certain nombre de critères vont décider de l'amplitude des plages à observer, imposant leurs propres impératifs à la structure. Le premier d'entre eux est le prescripteur de l'officine, c’est-à-dire le cabinet médical. Pour pouvoir accueillir les premiers et les derniers patients des médecins alentour, l'officine doit s'adapter aux heures de consultation qui ont cours dans son environnement. De même, elle doit être en adéquation avec les confrères pharmaciens du secteur et observer des heures d'ouverture à peu près similaires. L'emplacement est un autre critère déterminant pour l'officine. Selon son implantation dans la ville (centre commercial, gare, quartier d'affaire, proximité d'un marché…) et sa situation géographique (grosse agglomération, petite ville de province, zone rurale), on n'assure pas les mêmes horaires ou les mêmes jours d'ouverture. La seule règle est d'adopter l'amplitude d'accueil des commerces environnants : fermer en même temps que le supermarché du centre commercial, adapter ses plages horaires aux flux des passagers d'une gare (7 heures-21 heures), ne pas fermer dans l'heure de midi quand on exerce dans une grande ville, ouvrir les jours de marché, laisser la pharmacie fermée le samedi dans les petites communes… La clientèle constitue bien sûr un autre élément décisif dans la décision des jours et heures d'ouverture, mais il est inutile de garder du personnel au comptoir quand la fréquentation se fait plus discrète le soir. Dans tous les cas, afin de vérifier si les temps d'ouverture de l'officine sont en adéquation avec le flux de clientèle, il faudra suivre ses statistiques de fréquentation par tranche horaire.
3. Les vacances et jours de fête
Deux cas de figure se présentent lors des vacances puisque l'on doit considérer ceux qui partent mais aussi ceux qui arrivent. Les officines situées dans une zone qui se vide au moment des congés peuvent observer des horaires allégés : fermer une heure plus tôt le soir, ne pas ouvrir le samedi… À l’inverse, les pharmacies de bord de mer ou implantées dans une station de sports d'hiver doivent élargir leur amplitude horaire en fonction des flux de clientèle qui peuvent augmenter de 20 % à 30 % la fréquentation de l'officine. Pour faire face au trafic, elles peuvent employer ponctuellement un ou plusieurs salariés supplémentaires.
4. Modifier les horaires
Dans le cadre d'un transfert, d'une fusion nécessitant une nouvelle organisation du temps de travail, mais aussi à toute autre occasion, l'officine peut être amenée à modifier ses horaires de façon permanente. Ce changement, en particulier s'il est important, peut être source d'incompréhension au sein du personnel, voire de conflit car il peut engendrer des contraintes pour chacun. Pour éviter que les tensions ne se créent, il est conseillé d'impliquer au maximum l'équipe dans cette décision. Il faut commencer par expliquer les raisons du changement en mettant en avant les motifs qui ont présidé à la démarche. Puis le titulaire doit indiquer les temps de présence par tranche horaire dont l'officine a besoin pour assurer sa fonction. Une fois la situation exposée et les collaborateurs informés, on peut inciter l'équipe à observer un temps de réflexion afin qu'elle fasse sa propre proposition quant à la répartition des horaires de travail. Associés à la décision, les salariés seront moins contraints par ces changements et plus solidaires. Si les horaires de présence étaient stipulés dans les contrats de travail, les nouveaux aménagements doivent faire l'objet d'un avenant à porter par écrit (le travail effectif d'un salarié de l'officine ne peut pas dépasser 10 heures de travail par jour et 48 heures par semaine, heures supplémentaires comprises). Malgré tout, un salarié peut refuser de se plier à l'avenant et, dans ce cas, le titulaire aura tout intérêt à solliciter les services d'un avocat en droit social pour l'assister sur ce volet du contrat.
5. L'affichage
Il est souhaitable que les horaires et jours d'ouverture soient affichés à l'extérieur de l'officine (inscrits sur la porte, mais aussi diffusés par la croix électronique…). Respecter les heures annoncées est primordial pour la crédibilité de la structure. Temporaires ou non, les modifications du temps de service seront signalées, au moins un mois à l'avance, à la clientèle par tous les moyens possibles : verbalement au comptoir, par la distribution de flyers, par affichage en vitrine, sur les sites Internet… Vis-à-vis du personnel, le début et la fin des horaires de travail, ainsi que la durée du repos, doivent être affichés sur un panneau d’information.
6. Ouvrir le dimanche
Attention, car un pharmacien qui ouvre son officine pendant un service de garde ou d’urgence sans être lui-même de service devra rester ouvert pendant tout le service de garde considéré, et ce sans toucher d'honoraires d'astreinte.
Sujet réalisé en collaboration avec Marie-Hélène Gauthey, directrice associée de l'organisme de formation Atoopharm.
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