PLUS DE 330 TITULAIRES ont répondu au questionnaire mis en ligne par l’URPS pharmaciens d’Île de France, entre début juillet et début septembre. Le premier enseignement de cette enquête est l’implication de plus d’un pharmacien sur deux à la collecte des DASRI, alors même que la filière est encore en cours d’organisation par l’éco-organisme DASTRI. Le second constat est le recueil de réponses radicalement différentes selon que le pharmacien participe activement à cette collecte ou pas du tout.
Ainsi, parmi les 49 % qui ne participent pas à la collecte, ils sont 63 % à reconnaître ne pas savoir par qui elle est actuellement organisée. Pour autant, avec la nouvelle réglementation qui se met en place, 75 % des officinaux se disent prêts à y participer et 71 % pensent avoir la surface et les conditions nécessaires pour le faire, bien que 3 titulaires sur 5 indiquent ne pas avoir formé leur équipe à la gestion des déchets et à la conduite à tenir en cas d’accident.
Les officines participant déjà à la collecte sont équipées dans 81 % des cas d’une borne pour la récupération des boîtes à aiguilles, qu’elle soit fournie par un laboratoire générique, un groupement, une collectivité territoriale ou une société spécialisée. « L’un des renseignements les plus importants de ce sondage est l’absence d’information sur le sujet pour les pharmaciens. C’est très clair puisque 66 % ne savent pas s’ils sont déclarés auprès de l’agence régionale de santé. L’Ordre, les syndicats, les URPS, etc. ont du travail devant eux pour faire circuler l’information », remarque Renaud Nadjahi, président de l’URPS pharmaciens d’Île de France, titulaire d’une officine à Rambouillet (Yvelines). Les pharmaciens collecteurs traitent majoritairement (64 %) entre 4 et 17 boîtes à aiguilles par mois. Si ce service ne coûte rien au titulaire dans 52 % des cas, d’autres confrères mettent la main à la poche, parfois quelques euros par mois, plus souvent entre 10 et 25 euros mensuels, mais cela peut parfois aller au-delà des 50 euros (dans moins de 2 % des cas). Face à la nouvelle réglementation, les pharmaciens engagés dans la collecte de DASRI sont largement favorables à poursuivre dans cette voie (95 %). 85 % d’entre eux pensent avoir les conditions nécessaires pour effectuer la collecte et 66 % ont formé leur équipe.
Quel est le véritable coût ?
« Le problème actuel est que tout le monde n’a pas compris la différence entre point de collecte (PDC) et point d’apport volontaire (PAV), tels que décrits par l’éco-organisme DASTRI et des pharmaciens sont entrés dans ce service sans connaître son impact. Il ne faut pas que ce service devienne un outil de concurrence entre pharmacies et le pharmacien doit pouvoir exercer et rendre ce service dans les meilleures conditions possibles », ajoute Renaud Nadjahi. Autrement dit, l’URPS pharmaciens Île de France suit le même positionnement que les trois syndicats d’officinaux qui recommande de ne rien signer pour le moment. « On ne sait pas comment se fera le transport des déchets récoltés dans les PAV vers les PDC. Les exigences de mise en règle pour les pharmacies qui souhaitent être PDC ont un coût élevé que personne ne veut prendre en charge. Enfin le coût de la collecte reste un mystère. Un président de syndicat départemental a pu savoir auprès d’une société privée que le coût par point de collecte est de 350 euros par an. Les collectivités locales et les hôpitaux parlent de 300 à 400 euros par an. Mais pour DASTRI, le tarif est de 2 000 euros. Quel est le véritable coût ? En tout été de cause, le pharmacien n’est pas là pour faire du bénévolat pour une structure qui va faire des bénéfices. » Les craintes des pharmaciens n’ont pas encore été levées. Par ailleurs, ils s’inquiètent de savoir qui est responsable en cas d’accident. « La profession est prête à rendre ce service, à condition d’être traitée sur un pied d’égalité avec les autres acteurs de la chaîne. »
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