EHPAD

Fin de l’indemnisation pour le pharmacien référent

Publié le 31/10/2013

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L’arrêt de l’expérimentation sur l’introduction du budget médicament dans le forfait de soin des EHPAD*, en juin dernier, a conduit à la fin de l’indemnisation des pharmaciens référents qui y participaient. Une situation qui inquiète la profession.

« J’AI EXPÉRIMENTÉ pendant trois ans la forfaitisation du médicament en EHPAD », témoigne Agnès Méry, titulaire à Pierre-Buffière (Haute-Vienne). Elle travaille avec un EHPAD de 60 lits, qui génère 12 % de son chiffre d’affaires. Pour elle, l’expérience du rôle de pharmacien référent a été très positive. « J’ai noué des relations de confiance avec la direction de l’EHPAD. Nous avons mis en place plusieurs études, par exemple sur les chutes des patients, en collaboration avec le médecin coordonnateur. Je me suis également chargée de l’amélioration du circuit du médicament dans l’établissement, que ce soit au niveau de la gestion des stocks ou du suivi des médicaments. » Pour tout ce temps passé hors de son officine, Agnès recevait une indemnisation de 35 centimes d’euros par jour et par patient. Mais depuis l’arrêt de l’expérimentation en juin 2013, elle ne touche plus rien du tout.

« Pour le moment, j’ai encore la capacité financière d’assurer cette mission, mais qu’en sera-t-il pour les années à venir ? » s’inquiète-t-elle. Elle a également dû commencer à s’investir dans la préparation des doses à administrer (PDA), à la demande de l’EHPAD. « Afin de ne pas perdre ce marché, j’ai été obligée d’accepter. Le contexte concurrentiel est difficile sur le terrain. Mais devons-nous continuer à mener ces missions sans être rémunérés ? » s’interroge-t-elle. Pour l’association de pharmacie rurale (APR) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), la réponse est non. « Vu le temps passé pour la PDA, si un pharmacien s’occupe d’un établissement de 60 pensionnaires, les pertes pour son officine peuvent se chiffrer à 320 euros par semaine environ », estime Albin Dumas, président de l’APR. « Il faut que les textes attendus soient publiés », réclame pour sa part Claude Baroukh, secrétaire général de la FSPF. Il cite la convention-type EHPAD-officine, mais aussi le décret sur la PDA et l’arrêté de bonnes pratiques. Les syndicats resteront très attentifs à ce que le volet rémunération ne soit pas oublié.

* EHPAD : établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes

ANNE-GAËLLE MOULUN