Dans tous les cas, l’extrême gauche grecque a fait la démonstration de son impuissance. Souvenez-vous : quand la France recontrait de vives difficultés financières et refusait de comprimer la dépense publique, Jean-Luc Mélenchon disait que, s’il était au pouvoir, il irait voir la chancelière Angela Merkel à Berlin et lui imposerait le point de vue français au nom de la grande et puissante nation que nous sommes. M. Mélenchon a toujours dit que la dette, française ou non, n’est jamais le problème et que les programmes d’austérité sont des crimes commis contre le peuple. Comment se fait-il que M. Tsipras n’ait pas réussi en adoptant la méthode Mélenchon ?
En attendant, on peut énumérer les vertus de Syriza, parti porté au pouvoir par un peuple enthousiaste : pour commencer, le même peuple, à la seule idée qu’un Grexit était dans l’air, a retiré massivement ses avoirs des banques (un milliard d’euros à la date de vendredi dernier). Preuve que, pour avoir été élus, ces as de la négociation que sont les leaders de Syriza, n’inspirent pas vraiment confiance à leurs électeurs. Ensuite, M. Tsipras n’a pas apporté la moindre idée sérieuse au cours de la négociation-marathon avec les Européens. Il a demandé que les Allemands paient pour les crimes de guerre qu’ils ont commis en Grèce pendant la Deuxième Guerre mondiale, proposition tendant à effacer d’un coup de baguette magique une dette supérieure à 300 milliards d’euros, mais qui est restée lettre morte. En gros, le projet de M. Tsipras consistait à ce qu’il reçût de nouveaux prêts sans faire le moindre effort supplémentaires pour réduire la dépense publique. Comme il ne séduisait pas ses créanciers, M. Tsipras s’est orienté vers la propagande, vitupérant le Fonds monétaire international, qualifié de « criminel », et tenant deux discours, l’un pour l’Europe, l’autre pour les Grecs.
Souffrance des Grecs.
La souffrance des Grecs est indiscutable. Le sort de leurs chômeurs et de leurs retraités n’est pas enviable. Mais il faut quand même qu’ils réalisent qu’on leur ment depuis des décennies, qu’ils sont entrés dans la zone euro sur la base de comptes truqués, qu’ils n’ont jamais vu dans l’Union européenne qu’une corne d’abondance et qu’eux-mêmes, incapables de jouer honnêtement le jeu de la fiscalité, exigent aujourd’hui, après avoir été entretenus pendant des années par l’argent de l’Union, qu’elle continue à subventionner leur train de vie. Ils ne se rendent pas compte qu’ils n’auraient jamais dû bénéficier de la prospérité factice dont ils ont aujourd’hui la nostalgie.
Qui a peur de M. Tsipras ? L’Europe et principalement Mme Merkel, qui craint qu’un Grexit n’encourage des attaques de spéculateurs contre l’Italie et contre les banquiers qui ont prêté de l’argent à la Grèce. Un peu de fermeté politique pourrait repousser de tels assauts. Il s’agit de dire que la Grèce, qui représente un pourcentage infime du produit brut européen, ne peut pas, en nous quittant, nous faire tant de mal, qu’elle n’aurait jamais dû être dans l’euro, et, surtout, qu’elle a tout à perdre en poursuivant une politique suicidaire. En outre, accorder un statut avantageux à la Grèce, c’est ridiculiser les efforts fournis par l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et même la France. La discipline financière est valable pour tous. Il y a tout de même quelque chose de confondant dans le fait qu’un pays qui a tant reçu de ses alliés et amis les traite aujourd’hui comme des ennemis. Il y a, au-delà de certains choix idéologiques qui sont de nos jours autant de folles illusions, quelque chose de scandaleux dans l’arrogance, la désinvolture et le mépris affichés par des dirigeants grecs intoxiqués par la dette. L’Europe, nous dit Marine Le Pen, nous prive de notre souveraineté. Rendons la leur aux Grecs. Qu’ils soient souverains jusqu’au bout des ongles.
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