Hasard du calendrier, le 36e congrès PharmaVie a ouvert ses portes le 22 mars, au lendemain du vote par l’Assemblée nationale de la dispensation protocolisée. Cette avancée, emblématique pour l’exercice officinal, intervient à l’heure où le groupement annonce intensifier son accompagnement des nouvelles missions du pharmacien.
Jusqu’à présent, le groupement, à l’instar de la plupart de ses homologues, s’était essentiellement concentré sur la structure officinale en tant qu’entité commerciale. Aujourd’hui, le soutien du groupement à ses quelque 600 adhérents va plus loin. « Les pharmaciens gèrent un nombre considérable de données mais ils ne disposent pas du temps nécessaire pour les formater et les analyser. De plus, les outils détenus par les pharmaciens étaient jusqu’à présent dispersés. Nous allons les regrouper pour leur permettre d’avoir une vision globale de leur activité, de se comparer entre eux, mais surtout d’anticiper et de spécialiser dans les nouveaux services », promet JeanFabre, P-DG du groupe Phoenix Pharma France et de PharmaVie, regrettant que les pharmaciens passent encore 50 % de leur temps dans le back-office.
Passer devant le comptoir
Ce soutien aux adhérents se décline sur deux axes. Le premier consiste à développer des innovations qui accompagneront les mutations du métier. C’est ainsi que la constitution d’un des plus gros fichiers clients via les 500 000 porteurs de la carte PharmaVie Affinity doit devenir un support servant à une meilleure identification des besoins du patient.
De même, anticipant sur la prise en charge de la chimiothérapie orale en ville, PharmaVie propose à ses adhérents de s'investir dans le programme Onco PharmaVie, une offre bien être pour le patient en traitement ou en post-traitement anticancéreux. Il s'agira de la seconde expertise développée par le groupement, après la nutrition, domaine pionnier lancé il y a vingt ans.
Les avancées conventionnelles du métier de pharmacien sont en effet l’occasion pour PharmaVie et sa maison mère, le grossiste-répartiteur Phoenix Pharma, de se positionner en « fournisseurs de solutions », comme le décrit Lilia Bulteel, directrice générale en charge du commerce chez Phoenix Pharma France. Elle cite en priorité la formation des adhérents à leurs nouvelles missions ou encore l’utilisation du digital via l’application MyStat.
De fait, la mise en œuvre des nouvelles missions constitue le deuxième axe du soutien aux titulaires PharmaVie. « Il convient de permettre au titulaire de dégager du temps pour se consacrer à la prise en charge de son patient, que ce soit pour la vaccination, le bilan de médication ou demain la téléconsultation. Quand on sait que le titulaire consacre chaque semaine un nombre d’heures considérable à des rendez-vous avec les commerciaux et son comptable, on constate que le groupement peut aisément intervenir pour le seconder dans ces tâches, notamment grâce au soutien de nos responsables développement conseil », précise de son côté Pierre-Alexandre Mouret, directeur des opérations et de la stratégie de PharmaVie.
La stratégie que le groupement résume par la formule « passer devant le comptoir » ne restera pas un vœu pieu. Elle trouve déjà ses applications. « Nous aidons ainsi le pharmacien, grâce aux fonctionnalités de notre système informatique, à mieux préparer ses entretiens pour le bilan de médication. Les informations récoltées sont par ailleurs versées directement dans le logiciel », expose Jean Fabre. Il insiste sur la nécessité pour le groupement de préempter ces nouveaux domaines. « Je ne peux pas m’imaginer que demain tous les pharmaciens ne disposeront pas de ces outils, mais ceux qui les détiennent aujourd’hui auront une longueur d’avance dans la transformation de leur métier », poursuit-il.
Le temps des alliances
Le développement des services s’inspirera de l’expérience des pharmacies affiliées au groupe Phoenix en Europe. Que ce soit dans le MAD, la livraison à domicile ou encore la PDA, « dans la mesure où la réglementation le permet et le patient est prêt à payer », indique Jean Fabre. Il précise qu’en France 145 pharmacies PharmaVie proposent le service de click & collect sur leur site de vente en ligne.
Cet accompagnement du patient ne peut toutefois faire l’économie du développement des logiciels métier. « Aujourd'hui, le partage de l’information doit être centré sur le patient. Il convient donc de la fluidifier, y compris en direction des médecins et réciproquement », déclare Thierry Chapusot, président du directoire du groupe Welcoop et président du conseil d’administration de Pharmagest Interactive. Aussi bien dans la vidéoconsultation, la coopération au sein des CPTS ou encore la dispensation, « des écosystèmes doivent se créer dans la prise en charge des patients », note Laurent Labrune, P-DG de Cegedim.
Les deux éditeurs informatiques s’accordent pour dire que le temps des alliances est venu. Cette volonté se concrétisera d’ici à l’été dans l’interopérabilité des systèmes, condition sine qua non pour garantir l’entrée et l’accompagnement des patients dans le parcours de soins. Il convient de se saisir de ces opportunités, uniques pour renforcer la position et la légitimité du pharmacien auprès du patient. « Je suis très optimiste pour la pharmacie », déclare Thierry Chapusot prédisant que « demain, il faudra s’intéresser au domicile du patient ».
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