Hervé Jouves, président du groupement Lafayette, aime tordre le cou aux idées reçues. Alors que l’on ne prédisait aucun succès possible à son groupement sur le sol parisien, six pharmacies du GIE Paris-Pharma-Groupe Daloy, viennent de passer sous la bannière Lafayette, portant à sept le nombre d’implantations à la croix occitane, à Paris. Fin 2018, le groupement devrait compter douze pharmacies en Ile-de-France, 190 au total dans l’Hexagone (1).
La victoire n’est pas tant d’avoir convaincu Patrick Daloy, qui n’est autre que l’un des membres fondateurs du groupement Paris-Pharma, de rejoindre le réseau Lafayette. Lafayette voit dans son expansion parisienne la consécration d’un modèle, initialement basé sur les prix, qui a su s’étoffer au cours des cinq dernières années, de compétences en formation, en certification, en outils de fidélisation et en marques propres (une douzaine d'ici à la fin de l'année), capables de dégager une marge deux fois supérieure aux produits des marques nationales.
Le concept ne promet plus seulement de quadrupler, en quatre ans, un chiffre d’affaires, équitablement composé de médicaments remboursés, d’OTC et de compléments alimentaires et enfin de parapharmacie (2). Le modèle économique Lafayette est désormais capable, assure Hervé Jouves, de faire grimper le taux de marge d’un point par an (28 % actuellement). De quoi rattraper dans deux ou trois ans le taux de marge moyen de la pharmacie française. Et d’intéresser aujourd’hui de plus en plus de GIE de pharmaciens comme à Amiens ou à Pau.
Sécuriser le réseau
Car, comme l’expose Pascal Fontaine, directeur commercial, après avoir travaillé le sell out pendant des années, Lafayette offre désormais à ses adhérents une meilleure structuration de son back-office. C’est ainsi que les conditions commerciales se scindent en deux catégories, l’une s’adressant aux pharmacies d’un chiffre d’affaires de plus de 5,5 millions d’euros, l’autre concernant les pharmacies en deçà de ce seuil. « Il s’agit, poursuit Pascal Fontaine, de travailler autant sur les conditions commerciales que sur la gestion afin de sécuriser les marges, et d’atteindre l’excellence opérationnelle permettant de gagner en rentabilité. »
Grâce à un outil de « business intelligence », un extracteur capable de mieux piloter l’officine, les adhérents peuvent non seulement mesurer leurs propres performances mais aussi se comparer à l’ensemble du réseau. Enfin, Lafayette vient de conclure un accord d’exclusivité avec le grossiste-répartiteur Alliance Healthcare France, notamment pour la gestion au fil de l’eau de ses flux de produits à la marque.
Comme l’affirme Hervé Jouves, ces outils n’ont pour unique but que d’apporter de la croissance à l’officine afin de renforcer l’indépendance du pharmacien. « Nous avons un maillage à tenir », conclut le président de Lafayette. Il ne perd pas de vue un autre objectif : « la sécurisation du réseau par la transmission des officines ». C’est ainsi que Lafayette a mis au point deux modèles d’accompagnement des projets de reprise. L’un consiste à pérenniser une officine dans le réseau en abondant, via un financement par obligations convertibles, la capacité d’acquisition du futur titulaire. La seconde option vise à permettre à Lafayette de conquérir une nouvelle ville en soutenant un candidat à l’installation, toujours par le biais d’obligations convertibles.
D'après une conférence de presse Pharmacie Lafayette.
1) Ainsi que trois pharmacies en Martinique et une en Guadeloupe.
2) Chiffre d’affaires moyen de 5,5 millions d’euros pour 620 clients/jour en moyenne.
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