C’EST L’UNE des bonnes nouvelles de l’année 2011. Après un an et demi d’attente, le décret permettant la mise en musique du « pharmacien correspondant » est enfin publié au « Journal officiel », en avril. Inscrite dans la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de juillet 2009, cette nouvelle mission permet à un patient, dans le cadre d’un protocole portant sur un traitement chronique, de désigner un pharmacien d’officine (titulaire, adjoint ou gérant) comme correspondant. Dans ces conditions, celui-ci « peut, à la demande du médecin, ou avec son accord, renouveler périodiquement le traitement concerné, ajuster au besoin sa posologie au vu du bilan de médication qu’il a effectué, selon un rythme et des modalités définis par le protocole », précise le texte. La publication de ce décret est unanimement saluée par les représentants de la profession. Oui, mais voilà, quelques mois plus tard, c’est la soupe à la grimace. Dans son rapport « pharmacies d’officine : rémunération, missions, réseau », l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) critique le dispositif. Pour elle, la procédure « est particulièrement lourde pour les diverses parties prenantes ». Ce que ne contestent pas les syndicats d’officinaux. Mais l’IGAS va plus loin. Elle doute carrément de sa mise en œuvre compte tenu, notamment, de la forte hostilité de la part des médecins. « Lors des entretiens avec la mission, leurs représentants ont fait part de leur très forte opposition à cette disposition qu’ils estiment être un « transfert de tâche vers une profession moins compétente » », expliquent les inspecteurs. Au final, les auteurs proposent de remplacer le dispositif du pharmacien correspondant par une démarche alternative qui permettrait simplement aux officinaux de renouveler certains traitements après un bilan pharmaceutique, sur prescription médicale et sans possibilité de modifier les posologies. Mais là aussi, sans réellement croire en son avenir. Ce dispositif « pourrait éventuellement intéresser certains médecins surchargés, estiment les auteurs du rapport. La mission est cependant consciente que, dans leur très grande majorité, les médecins seront très réticents à l’utiliser. Une telle possibilité n’est ni attendue, ni même souhaitée ».
Pourtant, le gouvernement semble y être attaché. En effet, si l’article 39 (devenu l’article 74 au cours des discussions) de la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012 ouvre la voie à un nouveau mode de rémunération pour les officinaux, il offre également la possibilité de mettre en place le pharmacien correspondant, comme l’affirme Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). À suivre.
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