Le Quotidien du pharmacien. Cette loi constitue-t-elle une avancée ?
Pierre Bury. À noter en préambule que cette loi est très mal faite car elle n’autorise plus désormais que les sacs plastiques d’une épaisseur supérieure à 50 microns. Le législateur les estime réutilisables. Or ceci est loin d’être le cas, et donc nuisible dans la mesure où ce sont les sacs les plus difficiles à se dégrader. La loi est donc pour le moins ambiguë, sinon paradoxale. Pour autant, personne ne reviendra dessus. Cette nouvelle réglementation sera suivie par tous les pharmaciens et d’autant plus par ceux sensibles au sujet de la protection de l’environnement.
Quelle est l’attitude des pharmaciens face aux alternatives proposées, notamment les sacs réutilisables en polypropylène tissé ?
Les pharmaciens se trouvent face à un dilemme important. Il leur est délicat – à la différence de la grande distribution – de demander à leurs patients de payer leur sac. Ils le leur offrent donc lors du premier achat en leur demandant de le rapporter lors de leur prochain achat. Ce qui, en réalité, malheureusement n’arrive que très rarement. Les pharmaciens notent bien dans leur logiciel qu’ils ont fourni un sac cabas, mais en vérité il leur est difficile de refuser un sac à un client lorsque celui-ci a oublié le sien. Par conséquent, les pharmaciens doivent aujourd’hui faire face à un surcoût en matière d’emballage. Pour avoir quelque chose d’efficace, ils doivent en effet payer entre 1 euro et 1,50 euro, le sac réutilisable. Ils peuvent se les procurer à moindre prix par l’effet de commande groupée.
Ce sac réutilisable pourrait être cependant considéré comme un investissement, en tant qu’outil marketing ?
Il pourrait l’être, certes. Si tant est que ce support soit intégré à une véritable stratégie de communication. Mais dans les faits, force est de constater que la majorité des officines ne disposent pas d’une telle stratégie, encore moins d’une charte graphique ou d’un logo. La plupart des pharmaciens ne songent pas à créer une marque, ni même à faire de leur nom une marque. Par conséquent cette communication via le sac réutilisable profite avant tout aux groupements qui, pourtant, n’ont qu’une faible notoriété au sein du grand public. On peut donc dire que cette obligation réglementaire n’est pas perçue à sa juste valeur comme une réelle opportunité de communication pour la pharmacie d’officine.
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