IL FALLAIT y penser. Pour assurer la réussite du transfert de leur officine, quatre pharmaciens associés ont décidé de créer un quartier commercial tout autour. Alain Dutel, Jean-Paul Tramond, Henri Chartra et Jean-Paul Gérard ont en effet transféré leur pharmacie dans le quartier de Lolya, à Marmande, dans le Lot et Garonne, il y a trois ans. Et aujourd’hui, c’est tout un quartier qui a poussé autour, sous l’impulsion des quatre confrères, qui ont lancé à cet effet une société de promotion immobilière. À l’heure où la troisième phase des travaux est en train de s’achever, d’ici à la fin de l’année ou au début 2012, les quatre associés tirent un premier bilan positif de l’opération. « Quelque seize commerces, des groupes d’assurances et des sociétés de comptabilité, ainsi qu’un pôle médical ont accepté de nous suivre », se réjouit Alain Dutel, pour qui le pari n’était pourtant pas gagné d’avance. « Il fallait que les commerces jouent le jeu. » Dans ce quartier, le seul où il était encore possible de construire dans la ville selon Alain Dutel, la nouvelle pharmacie, très à l’aise dans ses 750 mètres carrés, était pourtant isolée sur ce terrain d’un hectare, vide, « comme un morceau de sucre sur une table ». Certes, c’était beaucoup mieux que les étroits locaux, et quelque peu cachés, de la pharmacie avant son transfert. Mais sans passage, le transfert aurait pu faire long feu. Aussi, les quatre associés ont-ils pensé la création de ce nouveau quartier en même temps que le projet de transfert.
S’entourer des bonnes compétences.
Pourtant, ne s’érige pas en promoteur immobilier qui veut. Mais Alain Dutel, qui a été le principal maître d’œuvre de ce chantier, ne semble pas avoir été refroidi par l’ampleur de la tâche. « D’abord parce que je connais ce quartier, la ville, et j’ai l’expérience du terrain, argumente-t-il, et d’emblée nous nous sommes entourés des bonnes compétences, à commencer par celles d’un architecte. » L’une des premières décisions a été de faire en sorte que ce projet soit évolutif, décliné en trois phases, afin d’en évaluer correctement les effets. « Si la première phase avait échoué, nous n’aurions pas poursuivi », avoue Alain Dutel. L’autre décision importante prise par les associés a été de financer le projet par le système de vente en l’état futur d’achèvement, la vente sur plan, assurant ainsi le financement des différentes étapes au fur et à mesure. Ces deux décisions ont permis de partir sur de bonnes bases.
Les difficultés auxquelles les associés ont été confrontés étaient liées aux différences culturelles. Il y a un monde entre l’univers de la pharmacie et la promotion immobilière. « Oui, il a fallu de la patience, de la prudence, de la pondération, les délais n’étant pas souvent respectés, témoigne Alain Dutel. Nous avons néanmoins trouvé des artisans très compétents, avec lesquels nous avons pu établir une confiance réciproque. »
Le plus difficile en réalité a été d’attribuer les différents commerces surgis de terre. « Nous avons dû faire face à des demandes très disparates, alors que nous recherchions la cohérence dans la distribution des commerces ; il ne fallait pas mettre un poissonnier à côté d’une esthéticienne. » Les associés ont souhaité créer une véritable synergie entre différents commerces de façon à obtenir un flux de passage conséquent. Il était important, par exemple, d’avoir une boulangerie, aux côtés de laquelle on trouve aujourd’hui, et entre autres, un tabac-marchand de journaux, une pizzeria, un coiffeur, une esthéticienne, ainsi qu’un pôle médical. Doivent venir s’y ajouter un opticien, une boucherie, une agence d’intérim, un audioprothésiste… C’est aussi pour cette raison que les associés ont souhaité avoir le contrôle total du projet ; le confier à des industriels n’aurait pas permis de créer une telle synergie selon Alain Dutel. Synergie dont profite l’officine, qui constate une hausse sensible de sa fréquentation.
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