Cela fait trois ans que Winpharma travaille avec trente pharmacies pour parvenir à une gestion automatisée totale des stocks. Évoquée par Alexandre Karpov, le dirigeant fondateur de l’entreprise, lors de l’édition 2018 de Pharmagora, cette expérimentation est suffisamment probante pour que l’éditeur envisage de l’étendre à une centaine de pharmacies, puis de généraliser les process et les méthodes qui vont avec, d’ici à 2019 ou 2020.
« Le temps consacré à la gestion des stocks a doublé en deux ans, générant beaucoup de stress, argumente Alexandre Karpov ; notre objectif est de dégager du temps pour les pharmaciens et leurs équipes et de faire en sorte que les commandes se génèrent toutes seules. » Winpharma a travaillé sur un processus de simulation et d’optimisation des achats, en allant loin dans le découpage de la complexité révélée par l’analyse statistique, pour aboutir à un changement des algorithmes. Mais la technologie ne fait pas tout.
Un changement stressant
L’expérimentation avec plusieurs pharmacies a montré la nécessité d’accompagner les titulaires et leurs équipes face à un changement potentiellement très stressant. « J’avais un fort besoin de dégager de la trésorerie, et l’automatisation de la gestion des stocks a été décidée dans cet objectif, mais nous avions tous peur », témoigne Marianne Le Bruchec, titulaire de la pharmacie de la Poste à Châtillon, dans les Hauts-de-Seine. Avant d’automatiser sa gestion de stocks, Marianne Le Bruchec avait un ratio stock/chiffre d’affaires de 10 % environ, « un chiffre considéré alors comme étant plus ou moins la norme ». Elle a réussi à baisser ce ratio à hauteur de 6,6 %, soit un gain annuel de 20 000 € en trésorerie. « Cela nous a conduits à faire beaucoup de ménage, raconte-t-elle, à ôter des produits qui ne tournaient pas tant que ça. » Une réussite qui a cependant nécessité de lâcher prise. « On ne fait plus rien, ou presque, aujourd’hui, je consacre seulement six minutes par semaine à la gestion de stocks, et c’est précisément ce qu’il fallait faire, accepter de ne plus rien faire. » La titulaire souligne le stress engendré au début par ce lâcher-prise, mais aujourd’hui, avec une automatisation presque totale, elle a gagné en trésorerie, elle a gagné du temps et une réelle tranquillité d’esprit.
L’expérimentation se poursuit. « Chaque nouvelle pharmacie intégrée dans ce process d’expériences permet d’améliorer la méthode », explique Alexandre Karpov pour qui la méthode ainsi mise au point a déjà fait ses preuves. « Une automatisation totale de la gestion des stocks est tout à fait envisageable, tout en les réduisant, ainsi que les manquants, et en maintenant la marge ; moins on touche au stock, plus il est juste. » Sur la trentaine d’officines participantes à ce projet, on est passé d’une automatisation en moyenne de 11 % à 77 %, et pour certaines d’entre elles, proches de 100 % (93 % pour Marianne Le Bruchec).
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