Les problèmes cutanés induits par le masque sont principalement liés à la durée du port. Tout d’abord, les masques peuvent provoquer des irritations, généralement des rougeurs, au niveau des points de contact avec la peau, c’est-à-dire au niveau de l’arête du nez (à cause de la tige métallique), du menton, du haut des joues, mais aussi à l'arrière des oreilles, à cause des élastiques.
« Les personnes les plus à risque sont celles ayant une peau claire, plus fine et fragile, les personnes âgées, ainsi que celles présentant une pathologie cutanée », explique le Dr Radostina Bachvarova (dermatologue aux Thermes de Saint-Gervais Mont Blanc).
Il semble qu’avec les masques en tissu, le risque d’irritations et de rougeurs soit moindre, surtout si le tissu est du coton. Il faut bien sûr, éviter le polyester.
Le port prolongé du masque peut également favoriser l’aggravation, ou parfois l’apparition d’un problème cutané lié à la macération, à la transpiration et à l’occlusion des glandes sébacées. « Tous ces facteurs fragilisent la barrière cutanée et perturbent le pH physiologique de la peau, normalement légèrement acide, qui la protège des germes pathogènes : le pH a tendance à s’alcaliniser », indique le Dr Radostina Bachvarova.
Aggravation de l’acné, de la dermatite atopique
Derrière le masque, la peau ne respire pas, les pores se bouchent ; c’est ainsi que l’acné vulgaire, mais aussi l’acné rosacée, la dermatite atopique, l’eczéma, la dermite séborrhéique, ou encore la folliculite de la barbe chez l’homme, peuvent s'aggraver. Par ailleurs, la barbe peut nuire à l’étanchéité parfaite du masque autour du visage et il est conseillé de la raser.
« Dans certains cas, plus rares, les sujets ayant un psoriasis peuvent aussi voir apparaître des plaques au niveau du visage à cause du frottement du masque (phénomène de Koebner). Chez les personnes prenant des anticoagulants, ainsi que chez les personnes âgées présentant une fragilité des capillaires sanguins, des taches purpuriques liées à l’appui de la barre du masque peuvent s’observer, ajoute le Dr Radostina Bachvarova. Par ailleurs, l’acné s’aggrave souvent avec le port d’un masque, on peut alors être amené à remplacer un traitement local par un traitement par voie orale plus adapté. Il faut également consulter en cas d’impétigo ou d’herpès qui peuvent également s’aggraver sous un masque. »
Les problèmes d’allergie sont plus rares : la barre métallique au niveau du nez est garantie sans nickel, et n’est donc pas allergisante.
Crème barrière pour protéger contre les frottements
Les soins quotidiens, doivent donc être le plus doux possible, notamment le nettoyage de la peau matin et soir : éviter les soins agressifs et décapants, privilégier l’utilisation d’une eau thermale, bien sécher la peau en tapotant, sans frotter.
Pour éviter les dermites d’irritation, il faut appliquer une crème hydratante légère matin et soir. On peut aussi appliquer une crème apaisante (à l’eau thermale) dès que les irritations apparaissent afin d’éviter qu’elles ne s’aggravent, voire une crème cicatrisante, si besoin en cas d’érosion de la peau.
« En cas de dermatite atopique, pour protéger l’épiderme contre les frottements, conseiller d’appliquer une crème barrière sur les zones d’appui du masque, une demi-heure avant de mettre le masque », précise le Dr Radostina Bachvarova.
En cas de peau grasse, à tendance acnéique, il convient de recommander plus que jamais d’utiliser les produits d’hygiène et de soins adaptés, non comédogènes pour éviter le rebond de l’acné. En ce qui concerne le maquillage (fond de teint…), il faut l’éviter, ou alors il doit être le plus léger possible pour ne pas boucher davantage les pores.
À savoir : aucune pathologie dermatologique ne constitue cependant une contre-indication au port du masque, qui reste essentiel pour limiter la transmission du coronavirus, pour se protéger et protéger les autres.
D'après une visioconférence avec le Dr Radostina Bachvarova, dermatologue aux Thermes de Saint-Gervais Mont Blanc.