Face aux contrôles à répétition menés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) écrit à sa directrice générale pour faire cesser les excès de zèle à l’encontre des confrères.
Début mars, les services de l'État avaient annoncé des contrôles renforcés dans les officines. Ils l'ont fait. Les pharmaciens sont de plus en plus nombreux à témoigner des contrôles dont ils font l’objet de la part de la DGCCRF. Ses agents ciblent en particulier la vente des solutions hydroalcooliques (SHA) et demandent la fourniture d’un grand nombre de documents tels que la liste des SHA proposées à la vente, les bons de livraison, les factures d’achat des gels et des ingrédients servant à leur fabrication, les justificatifs concernant le volume d’alcool commandé et/ou transformé en SHA et concernant les volumes vendus au public, les copies des étiquettes de traçabilité apposées sur les flacons… Des documents qui doivent trop souvent être transmis de manière hebdomadaire.
« S’il n’est pas question de remettre en cause le principe des contrôles, qui sont nécessaires dans la période actuelle parce qu’ils permettent d’assurer à la population que tout se passe correctement, je trouve insupportable que dans certains territoires, les agents locaux fassent des excès de zèle et demandent des procédures très contraignantes et chronophages pour les confrères », explique Philippe Besset, président de la FSPF, au « Pharmacien de France ».
Selon une enquête de Christophe Koperski, membre du bureau national et du conseil d’administration de la FSPF du Lot-et-Garonne, les pharmacies de son département sont particulièrement concernées : 54 % ont été contactées par la DGCCRF depuis le début du confinement. Des contrôles « malvenus dans le contexte actuel, où les pharmaciens d’officine sont en première ligne et remplissent un rôle essentiel auprès des patients et des autres professionnels de santé », note Philippe Besset qui rappelle que les officines fonctionnent parfois à effectif réduit. Il y voit une défiance de la part des pouvoirs publics à l’égard des officinaux. La FSPF a donc décidé de saisir la directrice générale de la DGCCRF, Virginie Beaumeunier, pour qu’elle mette fin à ces contrôles, en particulier dans le Lot-et-Garonne, et qu’elle lève les obligations de transmission hebdomadaire de documents.