La pratique de la vente en vrac existe depuis de nombreuses années pour certains produits, comme les fruits et légumes frais ou des produits secs tels que des céréales, des légumineuses ou des fruits secs.
Mais désormais, depuis la loi AGEC du 22 août 2021, la vente en vrac se définit comme « la vente au consommateur de produits présentés sans emballage, en quantité choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables ou réutilisables ». Elle est proposée en libre-service ou en service assisté. Tous les secteurs de la distribution sont incités à y recourir. Et la pharmacie n'échappe pas à ce phénomène.
Néanmoins, le vrac a des limites. En effet, selon le code de la consommation, « tout produit de consommation courante peut être vendu en vrac, sauf exceptions dûment justifiées par des raisons de santé publique ». Ces exceptions seront listées dans un décret d’application. Elles devraient concerner « les denrées microbiologiquement très périssables, les produits laitiers liquides traités thermiquement, les produits surgelés ». En ce qui concerne plus particulièrement le pharmacien, sont indiqués : « Les préparations pour nourrissons et denrées alimentaires pour bébés, les denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales, les substituts de la ration journalière totale pour contrôle du poids », ainsi que « les compléments alimentaires ». Ces denrées alimentaires destinées à une alimentation particulière répondant à des besoins nutritionnels particuliers ne peuvent être mises dans le commerce que préemballées, ce qui les exclut donc du vrac.
L’ANSES propose d’ajouter d’autres produits particulièrement sensibles à la liste des produits à exclure, tels que ceux contenant des substances chimiques dangereuses (détergents, lessives) ou des produits d’hygiène ne pouvant être lavés avant usage (couches pour bébé, produits de protection intime).
Vente assistée
Par ailleurs, l'ANSES propose que certains produits de la liste puissent être vendus en vrac, à la condition que la vente soit assistée ou accompagnée par un vendeur. C’est notamment le cas des denrées très périssables comme les aliments vendus dans les rayons réfrigérés (viandes, poissons, certains produits laitiers ou de charcuterie, etc.) ou certains aliments pour animaux : ces produits sont en effet susceptibles de contenir des micro-organismes pathogènes et/ou leurs toxines, et pourraient s’altérer au cours du temps et devenir préjudiciable pour la santé.
Enfin, l’ANSES considère qu’un mécanisme de révision régulière de cette liste des exceptions doit être mis en place afin de tenir compte des innovations technologiques possibles ou des retours d’expériences tirés de la mise en œuvre de la vente en vrac.
De manière plus générale, l'ANSES recommande aux distributeurs d’appliquer des pratiques d’hygiène adaptées à la vente en vrac incluant le nettoyage du matériel, dont celui manipulé par les clients, la maîtrise des conditions de conservation des produits, ou encore l’utilisation de mobiliers adaptés à la vente en vrac.