Profiter du Covid pour mieux se connaître et travailler ensemble. C'est l'étonnante, mais sans doute bien partagée, conclusion à laquelle sont parvenus les professionnels de santé du Pays de Quimperlé (Finistère).
« On a vu un élan interprofessionnel », s'exclame Cécile Leguay, pharmacienne à Quimperlé. Plus de quatre-vingts personnes de toutes les professions de santé, dont six des quinze pharmaciens du secteur, s'étaient retrouvées, le 16 novembre dernier, avec des représentants de l'hôpital, dont le directeur du maintien à domicile (MAD) et de l'hospitalisation à domicile (HAD). Deux associations de médecins libéraux s'étaient essoufflées, et tout le monde a convenu qu'il fallait « trouver des solutions ».
Un appel à projet de l'agence régionale de santé de Bretagne (ARS) est opportunément apparu, et, début décembre, une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) était sur les rails. « On se retrouve avant les fêtes pour déposer les statuts de l'association, poursuit la consœur, également trésorière de l'association, car notre objectif est d'être prêt pour l'ouverture du centre de vaccination, le 6 janvier. »
Le Pays de Quimperlé, au sud-est du Finistère, est voisin de Lorient, dans le Morbihan. La limite entre les deux départements est la Laïta, confluence des rivières Isole et Ellé. Le Pays compte seize communes, 57 000 habitants, dont 12 000 habitants à Quimperlé. C'est un pays marin, avec les ports du Pouldu, Doëlan, Merrien et Belon, et un territoire rural.
On trouve un hôpital à Quimperlé, trois maisons de santé pluri-professionnelles, à Bannalec, Mellac et Moëlan-sur-mer, et des professionnels exerçant seuls ou en cabinets. « On connaît une pénurie de médecins, plus à Quimperlé que dans les petites communes, mais on n'a pas de spécialistes à Quimperlé, ni sur le Pays. Juste un dermato et un cardiologue. »
Travailler ensemble
Les thèmes de travail de la future CPTS ont été arrêtés lors d'une réunion, le 2 décembre : accès à un médecin traitant, soins non programmés, parcours de soins dans les domaines de la santé mentale, de l'addictologie, ainsi qu'en sortie d'hôpital ; prévention des cancers colorectaux ; éducation thérapeutique.
« Pendant le pic de la pandémie, nous avons assuré jusqu'à 500-600 vaccins par jour, indique Cécile Leguay. Nous avons tous travaillé ensemble, médecins, infirmières, pharmaciens, avec la collectivité, la mairie. Nous voulons pérenniser ce « travail ensemble ». Nous prévoyons aussi un projet territorial de santé, l'accueil en ville de consultations de spécialistes, des ateliers thérapeutiques, etc. »
Les professionnels de santé souhaitent rencontrer les collectivités, mais leur équipe a déjà eu deux réunions – par visio - avec l'ARS. Cette volonté de travailler ensemble est telle qu'une des animatrices de la future CPTS est Cécile Henné, cheffe de projet à Cap Autonomie Santé, chargée du Pays de Quimperlé. Cette association réunit les pays de Quimperlé et de Lorient, initiée par l'ARS à partir de trois réseaux de diabétologie, cancérologie, et gérontologie.
Dès le départ, chacun a ainsi marqué cette volonté de travailler ensemble.