L'Ordre vient de présenter son bilan de la démographie des pharmaciens 2022. Si la situation reste quasiment stable par rapport à 2021, avec 20 757 pharmacies sur le territoire et 73 795 pharmaciens en exercice (-0,3 %), l'instance alerte sur ces chiffres « faussement rassurants ».
Au 1er janvier 2023, on recense 20 142 officines en métropole (versus 20 318 en 2021, soit -0,9 %) et 615 en outre-mer (+0,3 %), soit 20 757 officines au total. Par ailleurs, 73 795 pharmaciens sont inscrits aux différentes sections de l’Ordre (-0,3 % par rapport à 2021), dont 2 337 primo inscrits (-8 %). Plus de 70 % des pharmaciens travaillent en officine, avec 33,8 % de titulaires (24 913) et 38,2 % d'adjoints (28 192). Si les premiers observent une baisse de 1,1 % de leur effectif, les adjoints, eux, voient leur nombre légèrement augmenter, de 0,3 %, par rapport à l'année précédente.
Les titulaires sont âgés de 49,6 ans en moyenne (-0,2 an par rapport à 2021), et les adjoints de 44,6 ans (+0,2 an par rapport à 2021). La profession reste très féminisée, avec 56 % de femmes chez les titulaires et 79 % chez les adjoints. L'officine reste encore la catégorie la plus populaire auprès des primo inscrits, puisque 61,6 % de ceux diplômés en Europe choisissent la section D (61,6 %).
En ce qui concerne les fermetures, 211 officines ont baissé le rideau en 2022, contre 220 en 2021, un chiffre en diminution de 4 %. Aujourd'hui, la France compte en moyenne 30 officines pour 100 000 habitants.
Si ces données sont dans l'ensemble stables, elles n'en restent pas moins « faussement rassurantes », prévient Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP). Elle affirme que la génération des 25-30 ans ne pourra pas compenser les futurs départs à la retraite des plus de 60 ans, qui représentent 19 % de la population des pharmaciens en 2022.
Face à ce constat, le CNOP veut renforcer la visibilité de la filière afin d'attirer les jeunes générations. En plus de campagnes de sensibilisation de la population et des étudiants, l'Ordre milite pour une simplification des procédures de reconnaissances de diplômes étrangers (UE et hors UE), dont la majorité ont été décrochés par des ressortissants français revenant ensuite travailler dans l'Hexagone. La mobilité des étudiants a aussi été évoquée, car « la majorité des nouveaux formés restent dans la région de leur faculté. Il faut pousser à la mobilité des étudiants », déclare Jérôme Paresys-Barbier, président de la section D (adjoint) du CNOP.
Autre sujet abordé : la création de passerelles entre les pharmaciens officinaux, hospitaliers ou de l'industrie, qui permettrait d'améliorer la mobilité de la profession en interne. « Ces passerelles sont importantes à mettre en place : personne ne veut se sentir emprisonné dans une profession », affirme Bruno Maleine, président de la section A (titulaires) du CNOP. Ce serait donc un moyen pour garder les pharmaciens dans le milieu tout en leur offrant de nouvelles perspectives de carrière.
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