Le scenario est connu de nombreux titulaires. La commune décide, sans concertation avec le pharmacien, de travaux de voirie qui s'éternisent et pénalisent l'accès à l'officine. C'est ce qui arrive depuis le début de l'année à Valérie Defert, titulaire de la pharmacie de la Trillade à Avignon, victime du « Plan Faubourg » qui a mis l’avenue en sens unique. « Autrefois, je recevais entre 150 et 200 patients par jour, aujourd’hui j’en suis à une petite cinquantaine », s’insurge la titulaire de cette pharmacie de quartier fréquentée par de nombreuses personnes âgées.
Face à la chute de son chiffre d’affaires de 60 % depuis janvier 2022, Valérie Defert a multiplié les tentatives de communication avec la mairie. Devant son mutisme, elle s’est résolue à engager une procédure auprès du tribunal administratif de Nîmes. La pharmacienne peut heureusement compter sur le soutien de nombreux patients venus manifester devant son officine, le 15 octobre. La CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) du Vaucluse, elle-même, est consciente des difficultés. « Elle s'est rapprochée de moi pour me soutenir et me faire rencontrer la préfète qui se rend compte de l'étendue des dégâts », déclare la titulaire.
Se rapprocher de la commission d'indemnisation
Depuis le début du mois, l'officinale s’est résolue à afficher sur sa vitrine la banderole « Plan Faubourg = dépôt de bilan » pour dénoncer sa situation désastreuse. C’est aussi une urgence vitale pour la pharmacienne de retrouver un grossiste car « son répartiteur l’a lâchée dès la première traite non payée ». Valérie Defert peut heureusement compter sur l’aide de quelques confrères qui la dépannent. Elle affirme en revanche n’avoir reçu aucun soutien de la part de l’Ordre des pharmaciens.
Contacté par « Le Quotidien », Stéphane Pichon, président du Conseil de l'Ordre régional des pharmaciens confirme qu'un message reçu cet été ne laissait pas présager de la problématique du sujet. Conseillant dans les cas semblables de décrire la situation de manière plus explicite, il rappelle cependant que l'Ordre ne peut intervenir sur des questions de voirie, son champ de compétences étant réservé aux affaires pharmaceutiques. Stéphane Pichon recommande aux pharmaciens pénalisés par des travaux dans leur commune de se rapprocher de la commission de la ville chargée d'indemniser les entreprises et les commerces.
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