Comme en mai dernier, trois syndicats de pharmaciens hospitaliers font bloc contre l’arrivée de pharmaciens d’officine dans les PUI. Une solution qui avait été présentée par le président de la section H de l’Ordre pour pallier le manque de personnels à l’hôpital.
Ça coince de partout. L’officine comme l’hôpital manque de pharmaciens. Pour remédier au manque de diplômes dans les PUI, le président de la section H (hôpital) de l’Ordre des pharmaciens a proposé en mai dernier à la direction générale de l’offre de soins (DGOS) de permettre à des pharmaciens adjoints d’officine d’effectuer des remplacements jusqu’à quatre mois par an, dans des PUI sans activité dite à risque. Une solution qui ressemble à une dérégulation puisque ces remplaçants ne seraient pas tenus de détenir le diplôme d’études spécialisées (DES) de pharmacie hospitalière.
C’est en substance la teneur du message que réitèrent quatre mois après trois syndicats de pharmaciens hospitaliers, le Synprefh (Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé), le SNPHPU (Syndicat national des pharmaciens hospitaliers et des pharmaciens hospitaliers universitaires) et la FNSIP-BM (Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie et biologie). Car, reçus le 30 août par la directrice générale de la DGOS, ils n’ont pu obtenir aucune avancée sur ce dossier et n’ont pu que « rappeler leur très ferme opposition à la mise en place d’une légalisation des remplacements des pharmaciens hospitaliers par des pharmaciens non formés aux spécificités de l’exercice en établissement de santé ». Selon ces trois organisations syndicales, des doutes pèsent sur la capacité de cette solution à résoudre la pénurie de personnels. D’autant, soulignent-elles, qu’un manque de remplaçants sévit au sein des pharmaciens d’officine. Il ne s’agit pas d’opposer confrères hospitaliers et officinaux, mais bien « de rappeler la complémentarité des métiers dans le cadre du maillage territorial de l’offre de soins ».
Pour l'Ordre des pharmaciens, cette mesure n'est qu'une proposition figurant parmi d'autres au catalogue des solutions visant à faire face à un contexte de forte tension en matière de remplacement de pharmaciens en exercice. La section H (pharmaciens en établissements de santé, médico-sociaux et des services d'incendie et de secours) suggère ainsi que la mobilité soit renforcée dans les groupements hospitaliers de territoire (GHT) ou encore que les pharmaciens de PUI retraités soient incités à poursuivre leur activité dans le cadre du cumul emploi retraite. La possibilité pour tout titulaire du diplôme d'État de pharmacie (hors titulaire d'officine) d'effectuer des remplacements est également évoquée, mais sous certaines conditions contraintes en PUI (limite de temps, pas d'activité à risque dans l'établissement).
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