Le Premier ministre a annoncé, ce 25 novembre, qu’à titre expérimental, des kits de détection de soumission chimique seront remboursés par l'assurance-maladie dans plusieurs départements, sans plus de précision. Parmi les autres outils en cas de suspicion chimique, les pharmaciens peuvent orienter vers le CRAFS, une plateforme d’aide et d’accompagnement pour les victimes.
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures visant à renforcer la lutte contre ces violences. Tout d’abord, une expérimentation de kits de détection de soumission chimique remboursés par l'assurance-maladie sera menée « dans plusieurs départements et selon un calendrier encore à définir », a annoncé le Premier ministre Michel Barnier. Parmi les autres mesures prévues : un dispositif de dépôt de plainte élargi aux hôpitaux dotés d'un service d'urgence ou d'un service gynécologique, une aide universelle d’urgence renforcée pour permettre aux victimes de quitter leur foyer, et une campagne de sensibilisation contre la soumission chimique, à laquelle participe l’Ordre des pharmaciens.
Ainsi, les pharmaciens disposent d’un autre outil en cas de suspicion de soumission chimique : ils peuvent avoir recours au Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances ou CRAFS, plateforme spécifiquement conçue pour l’orientation des personnes concernées et pour l’accompagnement des professionnels. « L’objectif est de donner le maximum d’informations utiles et de mettre au service du plus grand nombre une expertise de santé publique que nous détenons depuis 20 ans », expliquait lors du congrès Spot-Pharma, en octobre dernier, Leïla Chaouachi, pharmacienne au centre d’addictovigilance de Paris et rapporteur de l’enquête annuelle « Soumission chimique » de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le service permet de contacter un téléconseiller spécialisé par téléphone ou de déclarer en ligne une agression. Il propose aussi de nombreux outils pour aider les potentielles victimes dans le parcours de prise en charge, « une véritable course contre la montre », selon la pharmacienne. Un réflexe à avoir au comptoir pour les équipes officinales, souvent démunies.
En France, en 2022, le réseau national d’addictovigilance a relevé 1 229 agressions facilitées par les substances – soumission chimique et vulnérabilité chimique – soit 3 à 4 agressions par jour. Un chiffre sous-estimé. Le médicament de l’armoire à pharmacie est la drogue la plus utilisée.
Pour Leïla Chaouachi, « le nerf de la guerre, c’est qu’une victime ne soit jamais isolée, qu’elle ait déposé plainte ou pas. Il faut que se mettent en place des professionnels qui seront à même de l’accompagner. » Grand public et professionnels trouveront des outils et les contacts utiles, des supports de sensibilisation, des résultats d’enquête. En pratique, le CRAFS est accessible par téléphone 01 40 05 42 70 du lundi au vendredi, de 9h à 13h et de 14h à 18h ou sur lecrafs.com.
Par ailleurs, le Cespharm met à disposition des pharmaciens des outils pour aider à intervenir auprès des victimes de violences au sein d’un couple.
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