Parce que des patients « même jeunes, même initialement asymptomatiques ou avec des symptômes légers, arrivent parfois aux urgences ou en réanimation, en raison d’une dégradation brutale de leur état de santé », la Haute Autorité de santé (HAS) préconise de sensibiliser tout patient Covid suivi en ambulatoire des « signes d’une dégradation possible ». En effet, rappelle-t-elle, nombre de patients décédés du Covid-19 ont connu une progression insidieuse de la maladie, parfois avec une « hypoxémie silencieuse conduisant à une pneumonie suivie d'un syndrome de détresse respiratoire aiguë, généralement entre le 6e et le 12e jour suivant le début des symptômes ».
C’est pourquoi les patients suivis en ambulatoire doivent être parfaitement informés de cette possible évolution et des symptômes à surveiller. Le professionnel de santé qui rend le résultat d’un test Covid positif doit impérativement prévenir le patient que son état peut s’aggraver et qu’il doit « contacter le SAMU s’il a une douleur thoracique, les lèvres bleues ou encore une perte de connaissance ». La HAS recommande que tout patient positif soit orienté vers une consultation médicale pour faire un bilan de santé, repérer d’éventuels facteurs de risque et mettre en place une surveillance adaptée à son profil. Elle ajoute que « l’évaluation initiale du patient comprend une mesure de la saturation pulsée en oxygène au doigt au repos. Si celle-ci est normale (c’est-à-dire supérieure à 96 %), la mesure est également effectuée à l’effort ».
Remboursement à l’étude
L’instance propose de renforcer l’autosurveillance par la prescription d’un oxymètre lorsque le patient a 65 ans ou plus, présente des facteurs de risques de Covid grave ou des symptômes respiratoires. « La fréquence de la surveillance (à réaliser par le patient lui-même ou un infirmier) est d’au moins 3 fois par 24 heures, jusqu’à J14 après le début des symptômes ou après la date du test positif si le patient est asymptomatique », précise la HAS.
En cas d’autosurveillance, le patient doit être « formé par le fournisseur de l’oxymètre de pouls à son utilisation et à la tenue d’un carnet de suivi ».
Une nouvelle mission pour le pharmacien ? Car c’est bien à l’officine que se déroulera l’éventuelle délivrance d’un oxymètre. À la demande du ministère de la Santé, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a réalisé un état des lieux des stocks en pharmacie, de la capacité à se fournir rapidement et des tarifs pratiqués. Résultats : les pharmaciens sont en capacité de fournir, mais les tarifs pratiqués varient en fonction de leurs fournisseurs, allant « de 10 euros à plus de 40 euros parfois ». Des discussions sont en cours pour un encadrement des prix et une prise en charge, l’assurance-maladie penchant pour un « remboursement de location ». La FSPF préfère un « remboursement d’achat » car il s’agit d’un « matériel fragile dont les patients ont besoin au long cours ». Une décision devrait intervenir rapidement.
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