Le dispositif Diabeloop est officiellement inscrit au remboursement. L’officine peut s’engager activement dans l’accompagnement des patients diabétiques de type 1 à qui ce dispositif a été prescrit.
L’arrêté portant inscription au remboursement « du système de boucle semi-fermée DBLG1 de la société Diabeloop » est paru ce matin au « Journal officiel » et va prendre effet le mercredi 29 septembre. Pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), c’est l’aboutissement de trois années de travail. « Nous faisons revenir le matériel médical performant dans le giron de l’officine, respectant le choix des patients et sans la main mise des prestataires », se réjouit son président, Pierre-Olivier Variot. C’est aussi une satisfaction du côté de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Fabrice Camaioni, président de la commission métier, est convaincu que « les pharmaciens vont relever ce nouveau défi dans un domaine médico-technique dont nous étions jusqu'à présent évincés (la pharmacie ne représente qu’1 % des parts de marché) en raison d’habitudes instituées entre prescripteurs et prestataires et d’une méconnaissance du rôle que pouvaient jouer les pharmaciens ».
D’après la FSPF, 7 000 patients, soit 10 % des patients sous pompe à insuline, sont concernés. « Reste à former la profession et à lui expliquer ce qu'on attend d'elle. Cela fera l'objet d'un atelier au congrès des pharmaciens les 9 et 10 octobre 2021 », ajoute Fabrice Camaioni. Souvent appelé « pancréas artificiel », le dispositif Diabeloop est composé d’un capteur de glucose mesurant la glycémie en continu (qui s’insère dans le tissu sous-cutané au niveau de l’abdomen), d’une pompe à insuline à délivrance continue et d’un terminal mobile permettant de lire les données de glycémie et les prévisions faites par un algorithme pour ajuster la délivrance d’insuline. L’utilisation de Diabeloop nécessite donc un apprentissage qui doit être assuré par le centre initiateur, ou bien, sur prescription de ce dernier, par un prestataire ou un pharmacien d’officine. Un forfait pour la formation technique initiale est fixé à 390,91 euros TTC.
Le pharmacien qui s’engage dans cet accompagnement bénéficie d’un forfait journalier pour : la fourniture de la notice d’utilisation du matériel et d’un livret patient ; la récupération, le nettoyage, la décontamination et la révision technique de la pompe ; l’organisation d’une astreinte téléphonique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ; le transfert d’informations écrites au prescripteur sur le suivi du patient, les incidents et toute intervention ; un rappel régulier de la formation technique initiale du patient, ainsi que la vérification du bon fonctionnement du matériel. Selon l’USPO, l’offre va valoriser le travail du pharmacien à hauteur d’environ 1 000 euros la première année, puis à 500 euros minimum par an par la suite, en fonction des entretiens réalisés avec le patient. Pour sa part, Fabrice Camaioni se félicite que la rémunération du pharmacien soit scindée entre le dispositif et la prestation, « car les pharmaciens auront à cœur, lors d'une révision tarifaire, de défendre la plus value qu'ils apportent dans le dispositif et donc leur niveau de rémunération pour la prestation ».
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