Les Jeux paralympiques sont l’occasion de promouvoir la pratique sportive chez les personnes en situation de handicap. Reste que les appareillages nécessaires ne sont pas pris en charge, et peuvent coûter plusieurs milliers d’euros.
Les autorités ne cessent de promouvoir l’activité physique adaptée et la pratique sportive pour la santé. Mais pour les personnes en situation de handicap, qui doivent s’équiper spécifiquement (orthèses, prothèses, emboîtures…) pour pratiquer une activité sportive, cela à un coût : les appareillages de sport ne sont pas inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) de l’assurance-maladie. « La liste des prestations et produits remboursables assimile les appareils sportifs aux appareils ordinaires, ce qui empêche ceux qui disposent déjà d'un appareillage pour leur usage quotidien d'obtenir le remboursement d'un appareillage dédié au sport car on ne peut obtenir deux remboursements pour un « même » produit », faisait remarquer l’ex-sénateur du Loir-et-Cher Jean-Paul Prince en décembre 2022.
La facture pour une prothèse sur mesure permettant l’activité physique après amputation peut s’élever à plusieurs milliers d’euros pour la personne en situation de handicap : en 2021, 5 508 euros en moyenne pour une prothèse de membre inférieur, 7 177 euros en moyenne pour une prothèse du membre supérieur, selon l’Union française des orthoprothésistes (UFOP), organisation professionnelle représentative du grand appareillage orthopédique externe sur mesure. Pour une orthèse, il faut compter entre 510 euros (membre supérieur) et 894 euros (membre inférieur). Les appareillages permettent cette fois l’activité sportive nécessitent des ajustements particuliers pouvant augmenter les tarifs.
« Les orthoprothésistes les conseillent au mieux, mais le financement d'un appareillage de sport constitue une épreuve supplémentaire dans leur parcours de vie, obstacle quasi infranchissable pour la plupart des personnes concernées », écrivait le 20 août Jean-François Cantero, président de l'UFOP dans une tribune dans le journal « La Tribune », cosignée par des associations de patients (Association de défense et d'entraide des personnes amputées ; Association des paralysés de France ; Génération Avant-Garde).
Ils appellent ainsi, à l’occasion des Jeux paralympiques de Paris qui se dérouleront du 28 août au 8 septembre, à la prise en charge de ces appareillages par l’assurance-maladie. D’autant que le président de la République a placé le handicap grande cause de son quinquennat et que la France s’est dotée, pour 2020-2024, d’une stratégie nationale « Sport et handicaps ».
« Les associations et les professionnels de santé entendent tous les jours l'incompréhension et l'injustice vécues par les personnes en situation de handicap qui ne peuvent reprendre une activité sport loisir, faute de moyens. Or, nous savons tous combien le sport participe grandement à l'équilibre des personnes en situation de handicap et à la reconstruction de « leur vie d'après » lorsque le handicap survient suite à un accident de la vie ou à une maladie chronique », lancent les orthoprothésistes.
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