À L'IMAGE de l'ensemble de la Conférence des présidents d'Université, le président de l'université de Strasbourg, le pharmacien et pharmacologiste Alain Beretz (voir « Le Quotidien du Pharmacien » du 22 janvier), estime que le projet de réforme du statut des enseignements chercheurs, qui a mis le feu aux poudres aux universités depuis quelques semaines, doit être remis sur la table, retravaillé puis rediscuté, « dans des délais raisonnables ». Pour lui, en effet, si ce texte permet un certain nombre d'avancées et répond à de vraies questions, il a été présenté trop vite, et a généré « un climat de méfiance qui doit maintenant céder la place à un retour à la confiance ». Le report du décret, qui a été demandé par le congrès de l'université de Strasbourg, est à ses yeux un préalable nécessaire à ce rétablissement de la confiance.
Propos injurieux.
« Nous soutenons tous l'idée d'une modulation des activités des enseignants chercheurs, dès lors qu'elle se fait dans la clarté et qu'elle ne sert pas, par la même occasion, à pallier la pénurie d'enseignants ou de chercheurs », souligne-t-il. Il est sain, selon lui, qu'un enseignant-chercheur puisse se consacrer, pendant une période donnée, plus spécialement à l'une ou l'autre de ces activités. C'était d'ailleurs déjà le cas dans l'ancienne université Louis Pasteur de Strasbourg, dont dépendait la faculté de pharmacie : certains maîtres de conférence pouvaient ainsi, pendant un semestre, être déchargés de leurs fonctions enseignantes pour faire uniquement de la recherche. La réforme, rappelle-t-il, organise de telles possibilités au niveau de l'ensemble des carrières. Toutefois, la modulation des services doit s'effectuer dans la clarté, de même d'ailleurs que les règles sur les promotions.
Par contre, ajoute-t-il, « ceux qui parlent de modulation et de promotions soumises au bon vouloir des présidents ne connaissent rien au fonctionnement d'une université, et tiennent à notre encontre des propos quasi injurieux » : il est temps de désamorcer ces accusations totalement infondées, indique-t-il.
Valoriser la fonction d'enseignant.
Alain Beretz estime en outre que la modulation se faisant dans les deux sens, elle contribuera aussi à valoriser la fonction d'enseignement, qui joue trop peu dans l'évolution des carrières : « Je pense qu'un bon professeur, qui se consacre totalement à cette mission, doit pouvoir avancer autant qu'un autre qui privilégie la recherche. Or seule celle-ci compte actuellement pour les promotions. En pharmacie, par exemple, un bon enseignant est aussi important qu'un bon chimiste ! ». De plus, il importe aussi, dans la modulation, de valoriser les enseignants qui s'impliqueront dans des responsabilités dites collectives, au profit de l'ensemble de l'université par exemple. Enfin, rappelle-t-il, il ne faut surtout pas appliquer des modèles uniques, mais prévoir un cadre d'évolution adapté à la diversité des universités : la recherche en biologie n'est pas la même qu'en histoire de l'art.
« J'espère que la situation va maintenant s'apaiser, mais les tensions restent vives actuellement », conclut Alain Beretz, en se félicitant que le terme de « négociation » ait été prononcé par le gouvernement : c'est l'occasion, selon lui, de calmer le jeu et de repartir sur des bases nouvelles dans un dossier qui reste primordial pour l'avenir des universités.
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