À LA FACULTÉ de médecine de Dijon, l’heure est au rassemblement des professionnels de santé. Depuis l’année dernière, le mouvement est engagé, avec la mutualisation des moyens de médecine et de pharmacie.
« Historiquement, médecine et pharmacie sont côte à côte, dans les mêmes bâtiments, explique le Pr Frédéric Huet, doyen de l’UFR des sciences de santé. Dans un premier temps, nous avons commencé à mutualiser les moyens administratifs. Nous avons constaté que nous étions très proches et qu’il y avait beaucoup de passerelles à mettre en œuvre, notamment des enseignements communs ! Par exemple, la sémiologie est faite par des médecins en pharmacie et on commence à s’organiser pour que la pharmacologie soit enseignée par des pharmaciens en médecine. » Pour lui, cette mutualisation permet aux professions de santé de mieux se connaître. « Il faut se rapprocher pour apprendre à travailler ensemble. Le patient a tout à gagner avec ce type de fonctionnement », estime-t-il. Et l’alchimie entre les deux filières a bien fonctionné. « Les pharmaciens avaient très peur d’être phagocytés, mais nous avons travaillé dans une vraie confiance mutuelle et leurs craintes ont été apaisées. Les étudiants en pharmacie apportent des choses aux étudiants en médecine et réciproquement. »
Un futur département universitaire de maïeutique.
Prochaine étape : la maïeutique. La faculté de médecine de Dijon souhaite l’intégrer sous forme de département universitaire. « Cela existe ailleurs sous forme de département pédagogique, mais nous, nous voulons faire une intégration complète, qui devrait être opérationnelle au 1er janvier 2016 », prévoit le doyen. Pour les sages-femmes, c’est une vraie reconnaissance du statut médical de leur formation. Véronique Charvolin, directrice du département pédagogique universitaire de maïeutique, compte beaucoup sur cette intégration, à la fois pour ouvrir aux sages-femmes la possibilité d’accéder à des cursus de recherche, mais aussi pour leur permettre de mieux connaître les autres professions, tout en gardant leurs spécificités. « Il ne faut pas que nous perdions notre indépendance, insiste-t-elle. Les sages-femmes continueront à former les sages-femmes et le compagnonnage restera au cœur de notre formation. Mais il est important que les étudiants des différentes professions de santé se connaissent, car on n’est rien les uns sans les autres. » Cette politique de rassemblement des professions de santé est également appliquée au niveau de la formation continue. Une Unité mixte de développement professionnel continu en santé (UMDPCS) a été créée en 2013, destinée aux médecins, pharmaciens, sages-femmes, kinésithérapeutes, etc.. Evelyne Kohli, auparavant doyenne de pharmacie, est désormais directrice de cette unité. « C’est un outil intéressant pour développer des formations continues pluriprofessionnelles et elle s’inscrit totalement dans l’esprit de l’UFR de santé », estime-t-elle. 84 formations ont d’ores et déjà été ouvertes et 1 000 professionnels s’y sont inscrits en 2013-2014. Les médecins représentent 35 % des inscrits, suivis par les pharmaciens (18 %). Pour le Pr Huet, ces mutualisations apportent une solution aux faibles ressources humaines dont dispose la faculté pour former un grande nombre d’étudiants. « Nous aurons bientôt une UFR des sciences de santé forte, qui représentera 5 000 étudiants, soit 1/5 de l’université de Bourgogne », conclut-il.
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