L'effet est bluffant. En moins de 24 heures, les pharmacies dont les effectifs ont été durement frappés par les effets de l'épidémie, contamination d'un collaborateur ou mise au confinement, ont pu trouver un étudiant grâce à la plateforme Pharm'Help, créée par l'association nationale des étudiants de France (ANEPF). Une offre et deux appels ont ainsi suffi à Jacques Marcon, titulaire dans la Nièvre, pour obtenir le renfort d'une étudiante de troisième année de Dijon. Même enthousiasme à Amiens, chez Catherine Thomas : « j'ai déposé mon offre à 20 h 30 car j'avais trois collaborateurs en confinement et à 21 heures je recevais 4 réponses. » Son choix s'est porté sur un jeune étudiant de cinquième année « pour le niveau et la proximité ». Et comme il n'est pas question de lui demander de prendre les transports en commun, la pharmacienne lui a mis vélo et véhicule à disposition !
Dans le Grand Est, l'aide d'une étudiante de troisième année de Nancy a permis à Pierre-Stéphane Lang de pallier l'absence de trois de ses sept collaborateurs au sein de son officine de Seingbouse. Et pour Christiane Feuillard, titulaire à Tulle, l'arrivée de Léa, étudiante de quatrième année à Limoges, a été salvatrice : deux des trois pharmaciennes sont enceintes ! Le dispositif rencontre un succès inédit tant par sa simplicité - 120 offres enregistrées et 25 contrats finalisés - que par l'efficacité et la disponibilité de ces étudiants qui font l'unanimité des titulaires.
Une plateforme digitale
Mais la solidarité n’est pas seulement étudiante. Le 20 mars, l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France lançait la plateforme digitale #Renforts-Covid pour faciliter la mise en relation des établissements de santé et médico-sociaux dans le besoin et des soignants mobilisables, qu’ils soient étudiants, actifs ou retraités. Le succès est immédiat. À mi-journée le 26 mars, plus de 9 000 inscriptions étaient comptabilisées, dont une grande majorité d’infirmiers, mais aussi plus de 500 pharmaciens (officinaux comme hospitaliers) et plus de 200 préparateurs en pharmacie (parmi lesquels sont comptabilisés les étudiants en pharmacie non diplômés). Près de 700 établissements étaient déjà activés et avaient réalisé plus de 5 800 demandes de renfort.
Des chiffres qui ne concernent que la région Île France mais qui devraient monter rapidement en puissance. En effet, l’ARS a appelé ses homologues à se joindre à l’opération. Jeudi dernier, les ARS d’Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Hauts-de-France et Occitanie ont répondu présentes. Et des discussions étaient en cours avec les ARS de Normandie et d’Aquitaine. Opérationnelle depuis vendredi dernier - et mise en place en un temps record de trois jours par la start-up MedGo - cette plateforme pourrait devenir l’outil idéal pour répondre à l’appel lancé mercredi soir par le ministère de la Santé, appelant tous les soignants disponibles à se mettre à la disposition de l’ARS dont ils dépendent pour répondre aux besoins des établissements de santé sur tout le territoire.
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