Alors que les campagnes de santé publique sur le couchage des bébés se sont accompagnées d’une diminution de la mort subite du nourrisson (MSN), il ne s’agirait que de l’un des facteurs impliqués dans la baisse observée.
C’est ce que montrent des chercheurs du Boston Children’s Hospital et du Dana-Farber Cancer Institute, d’après l’analyse de 30 ans (1983-2012) de données de mortalité américaine dans une étude publiée dans « Pediatrics ». Les chercheurs rapportent que la campagne de couchage sur le dos, mise en place dès 1992 aux États-Unis, appelée « Back-to-Sleep », a entraîné une diminution de la MSN. Entre 1992 et 1996, la proportion des enfants couchés sur le ventre est passée de 70 à 24 % et le nombre de MSN a chuté de 38 %. Au total, la mortalité par MSN a diminué de 71 % au cours des trois décennies, passant de 1,36 pour 1 000 naissances vivantes à 0,39 pour 1 000.
Une tendance en santé périnatale
Outre des conditions de couchage plus sûres, les autres facteurs sont l’amélioration des soins dans la période prénatale et néonatale, la diminution du tabagisme maternel pendant la grossesse, l’augmentation de l’allaitement maternel et la diminution des grossesses à l’adolescence. La sécurité du couchage s’intègre dans une amélioration globale de la santé périnatale, ce qui s’est traduit par une diminution de la mortalité des nourrissons, y compris par MSN et de causes identifiées. Les auteurs font remarquer que le tabagisme maternel a diminué de 16 % en 1987 à 10 % en 2011. De plus, la campagne « Back-to-Sleep » a coïncidé avec un triplement du recours à la corticothérapie pour réduire la détresse respiratoire des prématurés. Par ailleurs, les auteurs soulignent que les avancées en matière de diagnostic ont contribué à faire baisser la MSN, puisque des décès sont désormais attribués à d’autres causes.
« C’est vrai sans aucune réserve qu’il est sans danger pour les bébés de dormir sur le dos, explique Richard Goldstein, pédiatre à l’hôpital de Boston et au Dana Farber et auteur principal. Cette étude pose la question des autres facteurs importants pour faire baisser la MSN, et pas seulement l’environnement pour le sommeil. Il est important de faire des efforts pour comprendre les vulnérabilités biologiques de ces enfants. ».
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