CONNU avant tout des pharmaciens en tant que président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, Philippe Gaertner préside aussi, depuis un an et jusqu’en 2014, aux destinées de l’Organisme paritaire collecteur agréé des professions libérales (OPCAPL). Cette structure est chargée d’organiser et de financer la formation continue de tous les salariés du secteur libéral, depuis le personnel des experts comptables et des architectes jusqu’à celui des avocats et des médecins, en passant bien entendu aussi par celui des pharmaciens. « Quand je suis à l’OPCAPL, je ne pense pas particulièrement à la pharmacie », confie Philippe Gaertner, même si ce passionné de formation professionnelle garde bien sûr un œil sur la situation de sa propre branche.
Avec le Développement professionnel continu (DPC), tous les professionnels de santé sont désormais tenus de suivre une formation continue, y compris donc les pharmaciens adjoints et les préparateurs. L’OPCAPL organise et finance cette dernière, dont les programmes scientifiques sont définis par d’autres organismes, même s’il y effectue aussi des arbitrages. « La manière dont certaines professions, en particulier les notaires ou les dentistes, organisent leur DPC pourrait en inspirer d’autres », relève Philippe Gaertner, très impressionné par leurs rencontres de formation réunissant plusieurs milliers de salariés pendant deux ou trois jours, et qui permettent de former un nombre élevé de collaborateurs en peu de temps.
En effet, il faudra aussi, même en pharmacie, mieux gérer les budgets et les formateurs disponibles, poursuit-il. Les pharmacies d’officine versent 0,8 % de leur masse salariale à l’OPCAPL, soit 22 millions d’euros, mais est-ce suffisant pour répondre à tous les besoins de formation ? se demande-t-il. La mutualisation des formations, avec des troncs communs car « une secrétaire reste une secrétaire, quelle que soit sa branche », mais aussi le développement des formations à distance, constituent des pistes prioritaires pour l’OPCAPL. De même, l’organisme travaille à améliorer les systèmes de validation des acquis de l’expérience (VAE), y compris en organisant des passerelles entre les différentes branches d’activités, et mène de véritables activités de recherche et développement pour parfaire le fonctionnement du DPC de ces salariés.
Assiduité.
Par ailleurs, l’OPCAPL se penche sur les problèmes particuliers de certaines professions, et se réjouit par exemple d’avoir trouvé une solution à la question du DPC des pharmaciens adjoints remplaçants, qui ne travaillent qu’un certain temps dans une officine, mais qui ont droit à des crédits de formation. Les titulaires qui les emploient ont souvent d’autant moins envie de les voir partir en formation qu’ils les ont justement engagés en tant que remplaçants, et il fallait aménager, pour cette raison, un système spécifique capable de satisfaire tout le monde.
Si les salariés des experts en automobile et des notaires sont les plus assidus en matière de formation continue des professions libérales, ceux des pharmaciens et des vétérinaires occupent la tête des professions de santé, très loin devant le personnel des cabinets médicaux et dentaires. Philippe Gaertner en profite pour rappeler aux pharmaciens titulaires, et bien sûr à leur personnel, que si le DPC est désormais une obligation, tout salarié peut aussi demander lui-même à suivre une formation continue. Financé par les cotisations patronales, l’OPCAPL ne peut être saisi directement par le salarié, car c’est l’employeur qui se charge des démarches nécessaires aux inscriptions. En revanche, l’OPCAPL met à la disposition de chacun une information très détaillée sur son site Internet, www.opcapl.com, utile aussi bien pour les employeurs que pour les salariés.
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