C’est l’histoire d’un enseignant en maternelle, aimé des enfants, des parents et de ses collègues, qui a prétendu avoir été agressé au cutter et aux ciseaux par un individu se réclamant de l’État islamique et qui, d’ailleurs, portait deux blessures, une au front, l’autre au cou. Les policiers ne l’ont pas cru, lui ont fait avouer son gros mensonge, et quelle morale en tirer ? Il paraît que l’homme voulait échapper à une inspection, mais il aurait pu prétexter une grippe et, de toute façon, n’était-il pas très bien noté ? On dit dans les journaux que son psychisme serait fragile, mais je n’y crois pas. Je crois au vertige. Lequel ? Celui des gens qui voient se produire dans leur univers habituellement tranquille des événements atroces et qui, au fur et à mesure qu’ils s’imprègnent d’informations délétères, finissent par se dire qu’ils doivent participer à ce grand sport de l’atroce auquel nous sommes conviés tous les jours. Ils sont happés par le maelström. Ils risquent de devenir des agresseurs ou des tueurs. Lui a choisi de jouer le rôle de la victime. Un tendre.
Humeur
Un gros mensonge
Publié le 17/12/2015
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RICHARD LISCIA
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3226
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