Un séminaire scientifique réunissant anciens et actuels étudiants chercheurs issus de cet établissement s’est tenu le 8 décembre à Strasbourg pour célébrer les 20 ans de ce système. Les étudiants, reçus sur concours, effectuent d’abord quelques années de médecine ou de pharmacie, puis un Master 2. Ensuite, ils peuvent soit préparer directement une thèse de sciences avant de reprendre leur cursus dans leur faculté d’origine, soit poursuivre leurs études avant de se consacrer à la formation scientifique après l’internat. L’École de l’INSERM Liliane Bettencourt accompagne ses étudiants tout au long de leurs années de formation et lors de leurs débuts professionnels, y compris financièrement.
Double cursus
Parmi eux, Mazarine Desplanque termine actuellement sa thèse de sciences puis retournera en 4e année de pharmacie à Paris. Elle estime que cette formation précoce à la recherche, très stimulante, a compensé le « manque de recherche » qu’elle regrettait justement dans ses études, et lui a ouvert la porte de vrais réseaux, aussi bien médicaux que pharmaceutiques. Elle se destine plus tard à la recherche pharmaceutique, sans écarter toutefois une carrière officinale.
Émeline Tanguy a suivi les deux cursus sciences et pharmacie qui l’ont menée à l’Université de Strasbourg, où elle enseigne le génie biologique tout en poursuivant des recherches en neurosciences. « Si je n’avais pas choisi cette formation, j’aurais de toute façon fait la filière industrie », dit-elle. Pour les anciens étudiants passés par l’École de l’INSERM Liliane Bettencourt, le cumul des deux formations améliore les compétences et renforce leur complémentarité : « je n’aurais pas pu mener mes recherches actuelles si je n’avais pas été médecin, et elles profitent, inversement, à mon activité clinique », explique une dermatologue.
Très développée aux États-Unis, la formation précoce à la recherche est inédite en France, souligne le secrétaire général de la Fondation Bettencourt-Schueller, Armand de Boissière. Depuis son lancement, 400 étudiants en médecine et en pharmacie ont suivi ce double cursus où les médecins sont proportionnellement beaucoup plus nombreux que les pharmaciens : il est vrai que le cursus reste mal connu des étudiants en pharmacie, regrette la Fondation. Pourtant, l'établissement fait la preuve de son efficacité et multiplie les innovations pédagogiques et organisationnelles afin de ne pas être accusée de « détourner » des jeunes chercheurs d’autres missions. La Fondation rachète par exemple des mi-temps de chefs de clinique aux hôpitaux, pour créer des équipes de recherche en évitant que les médecins abandonnent leurs fonctions de soins. Des mécanismes similaires se mettent en place pour les pharmaciens.
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