Une mortalité réduite de 40 à 50 % chez les sportifs de haut niveau comparée à celle de la population générale et jusqu’à 7 années de vie supplémentaires à 90 ans. Tels sont les principaux enseignements d’une série d’études inédite sur la longévité et les causes de mortalité d’athlètes français, présentée en ouverture de la « Première rencontre du sport santé ».
L’événement organisé par l’INSEP, l’AP-HP et l’IRMES se tenait mardi à l’Hôtel de ville de Paris. Dirigés par le Pr Jean-François Toussaint, directeur de l’IRMES, ces travaux se sont d’abord penchés sur l’espérance de vie de l’ensemble des athlètes français* - hommes et femmes - ayant participé aux Jeux Olympiques entre 1948 et 2010, ainsi que les cyclistes tricolores qui ont concouru au Tour de France entre 1947 et 2012. Cette population de sportifs d’élite est soumise à des charges d’entraînement 5 à 10 fois supérieures aux recommandations.
Comparée à la population générale, « on observe une mortalité significativement réduite d’environ 50 % chez les athlètes français de la cohorte “JO“ et de l’ordre de 41 % chez les cyclistes », a souligné Juliana Antero-Jacquemin, chercheur à l’IRMES. Par pathologie, les décès liés aux cancers et maladies cardiovasculaires sont significativement réduits de 35 à 45 % chez l’ensemble de ces sportifs. La mortalité est également moindre au niveau des maladies de l’appareil respiratoire et digestif dans les deux cohortes de sportifs tandis qu’une baisse sensible de la mortalité par maladies endocriniennes, nutritionnelles et mentales est mise en évidence au sein de la cohorte des « Olympiens ».
Relation dose-réponse
Dans un second temps, les chercheurs de l’IRMES ont tenté de quantifier le nombre d’années de vie gagnées en fonction du type d’effort fourni. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur une cohorte de sportifs français olympiens élargie jusqu’aux JO de 1912, soit 2 814 sujets répartis en 448 épreuves. « Le critère constant discriminant étant le temps d’effort pour réaliser la performance olympique », précise Juliana Antero-Jacquemin.
Tous les athlètes ont ainsi été classés en six catégories : « puissance » pour les efforts en dessous de 45 secondes, « intermédiaire » (entre 45 et 600 secondes), « endurance » (plus de 600 secondes), « polyvalent » (plus d’un type d’effort), « intermittent » (efforts en sports collectifs), « précision » (comme le tir à l’arc ou le curling). Au total, sept années de vie ont ainsi été gagnées chez ces olympiens jusqu’à l’âge de 90 ans, toutes catégories confondues, en comparaison avec la population générale.
Si aucune différence significative en matière de longévité n’apparaît entre les catégories d’efforts, il n’en va pas de même sur le plan de la mortalité liée aux maladies cardio-vasculaires. « Les bénéfices les plus importants concernent les athlètes classés “polyvalents“, “intermittents“ et “intermédiaires“ qui affichent deux ans de vie supplémentaires contre une seule dans la catégorie “puissance“ et aucune dans “l’endurance“ et la “précision“ », résume Juliana Antero-Jacquemin.
Un plafond vers 80 ans
« Si la relation entre dose et activité de très haute intensité semble toujours bénéfique, nous soulevons l’hypothèse d’une surcharge du système cardio-vasculaire liée à l’entraînement aux courses d’endurance qui mérite d’être investiguée plus en détail lors de recherches futures », ajoute-t-elle. Enfin, les chercheurs de l’IRMES ont comparé les tendances de durée de vie des olympiens – toutes nationalités confondues – à celles des doyens de l’humanité au cours du XXe siècle.
Il ressort que la plupart des olympiens ont vécu plus de 80 ans mais aucun n’est devenu « supercentenaire » (110 ans et plus). Pour Juliana Antero-Jacquemin, ces deux populations vraisemblablement bien distinctes « peuvent éclairer les tendances futures de longévité maximale » de l’espèce humaine.
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