Protestant contre leur licenciement et la fermeture de l’une des plus anciennes pharmacies mutualistes de France, les salariés annoncent une grève pour le 2 juin. Le groupe mutualiste VYV a annoncé l’arrêt de l’activité pour le 30 septembre.
Avant de fermer définitivement ses portes fin septembre, la pharmacie mutualiste de Cholet interrompra symboliquement son activité mardi prochain à 14 heures, à l’appel du syndicat FO. Les salariés, dont 4 pharmaciens, comptent ainsi lancer un cri d’alerte à leur direction, l’Union de service des biens médicaux des Pays de la Loire (USBMPDL), filiale du groupe mutualiste VYV (MGEN, MGET, Harmonie Mutuelle…). Dans une lettre adressée à VYV, 18 des 21 salariés ne cachent pas leur colère : « Nous sommes venus travailler tous les jours avec la peur au ventre, sans aucune considération de la hiérarchie, mais avec toujours à l'esprit notre licenciement programmé » (en décembre dernier N.D.L.R.).
Comme le dénonce Vincent Lanche, délégué syndical FO, ces salariés vivent très mal cette annonce. Ils ont en effet appris la date précise de la fermeture de leur pharmacie alors même qu’ils avaient été parmi les salariés du groupe à rester en première ligne pendant toute la période de confinement pour maintenir le service aux patients. Les salariés de l’une des plus anciennes pharmacies mutualistes de France sont d’autant plus remontés que le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) laisse entrevoir des moyens insuffisants. « Ceux-ci sont en effet calibrés sur la base financière de l’USBMPDL et non sur celle du groupe VYV, ce qui donne peu d’espoir aux salariés de partir avec des conditions acceptables », déplore Vincent Lanche, indiquant qu'une pétition relaie actuellement l'émotion de la population choletaise. Le délégué syndical rappelle que cette pharmacie, d’un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros, a contribué avec celle d’Angers – cédée il y a cinq ans pour 1 euro symbolique — à monter les réseaux d’opticiens, d’audioprothésistes et de chirurgiens-dentistes du groupe VYV. Or la mutualisation, fait-il remarquer, ne jouera pas dans le sens inverse !
Entre amertume et dérision, les salariés tiennent à souligner un dernier détail : le seul moyen mis à leur disposition, depuis le 17 mars, pour indiquer le sens de circulation sur le sol de l’espace de vente est un adhésif portant l’inscription « à détruire » !
Contactée par « Le Quotidien du Pharmacien », la direction de VYV indique que « le processus d’information/consultation des instances représentatives du personnel, démarré puis gelé pendant plusieurs semaines du fait de la crise sanitaire, a désormais repris ». Dans ce cadre, elle affirme être « particulièrement attentive à la situation des salariés concernés, et s’attache dès à présent à rechercher toutes les solutions permettant la reprise de leur contrat de travail ou leur reclassement ».
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