87 % des Français font la collecte des médicaments non utilisés (MNU). Mais le succès croissant de ce dispositif dépend avant tout des officinaux convaincus de l'importance de cette contribution à la protection de l'environnement. À tel point que les pharmaciens sont aujourd'hui les premiers à sensibiliser la population, bien avant les médias.
Près de 4 pharmaciens sur dix estiment sensibiliser davantage leurs patients au retour des MNU qu'en 2020. Ils sont encore plus nombreux parmi les jeunes titulaires de petites structures. 71 % de la profession estiment d'ailleurs que le dispositif Cyclamed, chargé de la collecte des médicaments non utilisés (MNU), est indispensable. Les pharmaciens placent désormais la protection de l'environnement et la réduction des risques de pollution des eaux souterraines au premier rang de leurs préoccupations, devant les risques sanitaires (intoxication au sein du foyer par ingestion accidentelle).
Comme en témoignent les autres résultats de l'enquête réalisée par Imago*, l'officine est devenue un lieu d'éducation à l'environnement. Le pharmacien déclare d'ailleurs consacrer en moyenne 1,6 minute pour expliquer au patient l'importance du retour des MNU à l'officine. Là où autrefois le grand public était informé via les campagnes télévisées de l'éco-organisme Cyclamed, il est aujourd'hui sensibilisé avant tout par son pharmacien. « Pour la troisième année consécutive, le premier mode de connaissance du dispositif est le pharmacien (45 % des personnes interrogées) grâce au dialogue entre l’équipe officinale et la patientèle, avant la télévision (30 %) », se félicite l'éco-organisme Cyclamed.
Résultat : après un fléchissement en 2020 provoqué par la crise sanitaire, la population renoue avec ce réflexe. 9 833 tonnes ont été collectées en 2021, soit 146 grammes par habitant, ou encore 2,5 boîtes par habitant. Une volumétrie qui reste stable en dépit de la baisse continue de consommation de médicaments en France (1 % chaque année) depuis 17 ans. Signe que les Français ont intégré ce geste dans leur comportement, ils participent activement à la collecte en affinant leur tri. Selon une étude BVA réalisée en 2022, 64 % des personnes rapportant leur MNU à leur pharmacien séparent, à domicile, les emballages vides, les étuis en carton et notices en papier pour un recyclage matière dans le tri sélectif. Une habitude qu'adoptent particulièrement les moins de 35 ans (76 %) et les populations des régions rurales (69 %).
Le geste Cyclamed va même plus loin puisqu'il constitue un levier managérial dans les officines. 62 % des titulaires considèrent en effet que la collecte des MNU les aide à sensibiliser leur équipe aux enjeux environnementaux.
* Enquête réalisée auprès de 250 pharmaciens entre le 19 avril et le 6 mai 2022.
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