Point d’interrogation des JO de Paris 2024, le système sanitaire a tenu le coup, à l’hôpital comme en ville. Quant aux retombées économiques, il y a bien eu un effet JO sur l’officine, mais pas forcément celui que l’on croit.
Au total, ce sont plus de 11 millions de visiteurs qui ont assisté aux Jeux olympiques à Paris. Si le secteur touristique en a bien profité, il y a aussi eu un effet JO pour l’officine, mais les retombées économiques sont contrastées sur la semaine d’ouverture (semaine du 22 juillet) et la première semaine de compétition (semaine du 29 juillet). Alors que le chiffre d’affaires est en hausse en juillet pour l’ensemble du réseau (+10,7 % par rapport à juillet 2023), « les JO de Paris ont chamboulé le quotidien de la capitale et la pharmacie n’est pas passée à travers », partage David Syr, directeur général adjoint du GERS Data et directeur exécutif de Cegedim Pharma, via son compte LinkedIn. Parisiens qui ont quitté Paris, Franciliens en télétravail, touristes absents et capitale bloquée pour les festivités, « c’est surtout la semaine précédant les JO qui était catastrophique », complète David Syr : -2,7 % (versus +4,1 % pour la France) en CA pour les pharmacies parisiennes et -5 ,7 % en volume (versus +0,2 % pour la France). « Un zoom sur certains quartiers parisiens proches des sites olympiques comme le Trocadéro et les Champs-Élysées affichent -29 % en volume et en valeur », ajoute le représentant du GERS Data.
En première semaine olympique, les pharmacies parisiennes se sont ressaisies. Le CA a augmenté et est passé devant le réseau national (+ 6,2 % contre 5,4 % pour l’ensemble de la France), mais pas en volume (-0,4 % contre +0,9 %). « Les touristes ne sont pas les mêmes et consomment différemment, c’est maintenant certain », analyse David Syr. Pour les pharmacies proches des sites olympiques, c’est pire : en première semaine, elles ont résisté en termes de CA (-2,9 %) mais ont dévissé en volume (-16,5 %), aussi bien en conseil que sur ordonnance. Les pharmacies à proximité des sites olympiques ne tirent pas leur épingle du jeu en fin de première semaine.
Plus globalement, « tout le dispositif d’accompagnement sanitaire a plutôt très bien fonctionné », s’est félicité Frédéric Valletoux, ministre délégué démissionnaire chargé de la Santé, sur « France Info » le dimanche 11 août, jour de cérémonie de clôture des JO de Paris 2024. En réalité, « les Jeux olympiques ont eu une pression très faible sur l'appareil sanitaire », constate le ministre qui compte « à peu près 50 000 passages aux urgences par jour, partout en France, et on comptait, il y a deux jours, 31 passages du fait de personnes liées aux JO, des touristes notamment. » Plus globalement, ce sont environ 300 passages aux urgences et 15 actes médicaux SOS médecins en lien avec les JO qui ont été relevés entre le 29 juillet et le 4 août, essentiellement des hyperthermies et des coups de chaleur en raison de la canicule selon le dernier bulletin hebdomadaire de veille et surveillance sanitaires spécial Jeux olympiques et paralympiques de Santé publique France, publié le 7 août.
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