Mauvaise gestion des stupéfiants, présence de périmés dans l'officine et autres irrégularités, un pharmacien Sénonais répond devant la justice pour au moins cinq délits.
L'affaire avait débuté en septembre 2015 avec la plainte émise par l'agence régionale de santé. Après plusieurs visites, les fonctionnaires constatent alors plusieurs irrégularités dans la gestion d'une officine située dans la Grand-Rue de Sens (Yonne). Une perquisition effectuée le 21 octobre 2015 montre la présence de produits périmés, depuis plus de deux ans pour certains (médicaments et produits de parapharmacie), tant dans le stock que dans l'espace de vente. La tenue du registre des produits stupéfiants laisse également à désirer. L'avocat du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (partie civile) a souligné lors de l'audience du jeudi 18 juin que, durant 21 mois, aucune inscription n'a été portée sur ledit registre. Enfin, certains indiquent que le pharmacien quittait régulièrement l'officine, laissant seuls préparateurs et apprentis délivrer des médicaments en son absence ou sans sa surveillance directe.
« J'ai eu mon diplôme de pharmacien en 1988. J'ai été pharmacien pendant près de 20 ans, mais je reconnais que je ne suis pas fait pour cela », a admis le prévenu. Qui avait déjà été condamné en 2009 de manière disciplinaire pour manquement à ses obligations professionnelles et fait l'objet, à deux reprises, d'une interdiction d'exercice de trois mois.
La substitut du procureur a requis une peine d'amende de 8 000 euros, dont 4 500 assortis du sursis. Le prévenu ayant lui même demandé sa radiation de l'Ordre des pharmaciens, l'instance n'a pu requérir l'interdiction définitive d'exercer la profession de pharmacien. Le jugement a été mis en délibéré au 2 juillet 2020.
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