Dix membres d'une association pro-euthanasie ont été placés en garde à vue mardi, dans le cadre d'une enquête portant sur un trafic de pentobarbital, un puissant anesthésiant parfois utilisé pour l'aide au suicide.
Ultime Liberté, qui revendique près de 3 000 adhérents est une « association internationale pour la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie volontaire ». Treize membres de cette association installée à Chaumont (Haute-Marne) ont été interpellés mardi dans le cadre d'une enquête portant sur un trafic de médicament utilisé en médecine vétérinaire. Dix d'entre eux ont été placés en garde à vue. En octobre 2019, 130 flacons avaient déjà été saisis lors d'une centaine de perquisitions menées en France. Les analyses ont révélé que ces flacons contenaient du pentobarbital, un barbiturique interdit en France depuis 1996 pour la médecine humaine, mais autorisé en médecine vétérinaire pour l'euthanasie. Le pentobarbital est utilisé chez l'homme en Belgique et en Suisse qui, contrairement à la France, ont respectivement légalisé l'euthanasie et le suicide assisté. Il sert aussi parfois aux injections des condamnés à mort aux États-Unis. Une enquête préliminaire avait été ouverte, le 26 juillet 2019, par le parquet de Paris après la transmission à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) par les autorités américaines d'une liste de destinataires français de colis pouvant contenir ce puissant anesthésiant, déclaré à la douane comme cosmétique. Les recherches menées par les gendarmes de l'OCLAESP, appuyé du service central du renseignement criminel (SCRC), avaient permis de localiser 125 acheteurs français.
Une information judiciaire avait été ouverte, le 18 juin 2020, par le pôle santé publique du parquet de Paris pour « importation, détention, acquisition, notamment sur un réseau de télécommunication, et emploi illicites de substances classées comme psychotropes ». Les chefs « d'importation de marchandises dangereuses pour la santé publique, d'exercice illégal de la profession de pharmacien et de propagande ou complicité de propagande en faveur de produits permettant de se donner la mort » sont également visés.
Avec l'AFP.
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