Accusée d'avoir escroqué pendant des années la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) des Deux-Sèvres, une officinale a écopé de 18 mois de prison dont 6 fermes.
Jugée le 16 janvier dernier par le tribunal correctionnel de Niort, cette titulaire installée à Cersay, village de 1 000 habitants, a détourné 41 ordonnances entre 2012 et 2018. Grâce à des photocopies, elle falsifiait les documents pour se faire rembourser des médicaments qu'elle n'a jamais commandés ni délivrés, dont des traitements contre le cancer à 5 000 euros la boîte. Un préjudice estimé à 467 000 euros pour la CPAM, qu'elle a tenté d'expliquer par les difficultés liées à l'exercice officinal en milieu rural. « La pharmacie, ce n'est plus ce que c'était », a-t-elle ainsi avancé à la barre lors de son procès. Dans sa plaidoirie, son avocate reconnaît que sa cliente s'est « coupée de la réalité » mais n'était pas motivée par l'argent, expliquant notamment qu'une pharmacie qui réalise un chiffre d'affaires inférieur à un million d'euros « n'est plus viable aujourd'hui ».
Alors que la défense demandait une peine de prison avec sursis et le simple remboursement des 467 000 euros dus à la Sécurité sociale, c'est finalement une condamnation bien plus lourde qui sera prononcée : 18 mois de prison avec sursis, dont 6 fermes, la restitution de l'intégralité de la somme escroquée à la CPAM, mais aussi une interdiction d'exercer pour une période de dix ans. L'acquisition d'un appartement à la Martinique d'une valeur de 130 000 euros, un viager aux Sables-d'Olonne pour 30 000 euros et la souscription d'une assurance vie pour 10 000 euros, n'auront pas plaidé en la faveur de l'accusée à qui l'on a également reproché son détachement lors de l'audience.
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