PAR ARRÊTÉ du 27 avril 2011, la cour de cassation vient de donner raison au pourvoi formé par Univers Pharmacie, Directlabo et l’UDGPO dans l’« affaire Leclerc ». Les pharmaciens obtiennent donc gain de cause puisque Leclerc n’a plus le droit, sous couvert de débat public (en l’occurrence celui visant le prix des médicaments distribués en officine), de faire la promotion de ses produits, de son domaine d’activité et de son objet social (Parapharmacie Leclerc).
Cette actualité est très significative pour la profession, mais elle n’exclut pas les nombreuses autres luttes à venir et à propos desquelles je me questionne. Les pharmaciens attendent une unité syndicale dans un contexte difficile. Quand arriverons-nous à nous fédérer sur l’adoption du décret tant attendu sur les holdings ? Quid des contrôles fiscaux à répétition dans les officines ? Ils sont perçus comme un harcèlement vis-à-vis des pharmaciens (les officines blanchies après vérification des ordinateurs sur place subissent quand même un contrôle fiscal complet.). Cela confine à l’acharnement. C’est ce que nous avons exprimé au ministère de la Santé le mois dernier, pendant un entretien où Yves Morvan et moi-même, en tant que président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) avions été reçus. Depuis six mois, 500 contrôles fiscaux sont en cours, 20 à 30 nouveaux contrôles se déclarent chaque semaine. L’acharnement ne nous abattra pas… Mais, Messieurs de l’Ordre et des syndicats, où êtes-vous ? On ne vous entend pas !
Autre point à soulever et qui porte atteinte à notre profession : la loi LME. La « Loi Michel-Édouard Leclerc », comme cela s’entendait parmi les bancs de notre Assemblée - les députés étant agacés et las de voir surgir des lois qui favorisent les mêmes et ne changent rien.
On prétend que la pharmacie officinale va mieux, mais pour une pharmacie de 2 millions d’euros de CA, un délai de paiement ramené de 90/120 jours à 45 jours représente un besoin en trésorerie de 100 000 euros. Cela implique des agios, des problèmes qui alourdissent une situation déjà difficile. Nous n’entendons pas non plus l’Ordre et les syndicats sur ces questions. Je souhaite l’abrogation de cette loi stupide et inique qui plombe mes confrères. Monsieur Le ministre de la Santé, abrogez-la ! Nous n’en voulons pas ! Revenir en arrière aura un impact nul sur les comptes de la Sécurité sociale. Tout le monde le sait. À une période charnière pour notre profession, le leurre dogmatique ne doit pas l’emporter sur la raison… De nombreuses difficultés nous attendent. Toutes surmontables. Mais seulement si nous y faisons front ensemble.
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