Le parquet de Paris a classé l'enquête ouverte fin 2012 sur certaines pilules de 3e et 4e générations, accusées d'augmenter le risque de pathologies veineuses et artérielles. Néanmoins, trois femmes vont déposer de nouvelles plaintes pour poursuivre leur combat judiciaire.
« Au terme de nombreuses investigations menées durant quatre ans et demi, l'enquête n’a pas permis de caractériser une infraction pénale », a conclu le parquet dans sa décision datée du 16 juin, selon une source proche du dossier. L'affaire des pilules de 3e et 4e générations est née fin 2012 à la suite de la plainte d'une jeune femme, Marion Larat, devenue lourdement handicapée après un AVC qu'elle impute à la prise de la pilule Méliane, produite par le groupe allemand Bayer.
Son combat, médiatisé à l'époque, avait abouti au dépôt de 130 autres plaintes, toutes centralisées au pôle de santé publique dans le cadre d'une enquête préliminaire, notamment pour « atteinte involontaire à l'intégrité de la personne ». Elles visaient 29 marques de pilules de 3e et 4e générations, huit laboratoires et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Finalement, pour le parquet, « l'enquête ne permet pas d'établir avec certitude l'existence d'un lien de causalité entre la prise du contraceptif et les pathologies présentées par les plaignantes », explique la même source proche du dossier. Une conclusion qui a provoqué déception et incompréhension chez les plaignantes. Me Jean-Christophe Coubris, qui a défendu 84 plaignantes devant la justice, ne compte pas en rester là : trois de ses clientes les plus représentatives déposeront une plainte avec constitution de partie civile visant des laboratoires et l'ANSM. Cette procédure vise à obtenir de manière quasi automatique la désignation d'un juge d'instruction pour poursuivre l'enquête.
Rappelons que la plainte de Marion Larat, la première en France à l'époque contre une pilule contraceptive, avait conduit l'agence du médicament à modifier ses recommandations sur ces pilules qui ne doivent désormais être prescrites qu’en seconde intention. En cause : les risques d'embolies pulmonaires, d'accidents vasculaires cérébraux et de phlébites, plus importants avec les pilules de 3e et 4e générations qu'avec les pilules de 1re et 2e générations.
Les nouvelles préconisations ont été respectées par les professionnels de santé et par les patientes. En effet, depuis 2012, les parts de marchés des pilules contraceptives de 1re et 2e générations par rapport aux dispositifs de 3e et 4e générations sont en constante augmentation, selon un communiqué de l'ANSM publié en mars.
Avec l'AFP.
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