Le procès pour trafic de médicaments contrefaits impliquant Arnaud Bellavoine et Catherine Koubi s'est ouvert lundi au tribunal correctionnel de Marseille. Hier, la procureure a requis 5 ans de prison contre l'organisateur et 3 ans contre la gérante d'une société chargée de la logistique.
L'affaire est découverte en juin 2009 par les services des douanes dans une société de transport aérien à Genève : 5 000 boîtes de Plavix (clopidogrel) et 10 000 boîtes de Zyprexa (olanzapine), des contrefaçons, sont saisies. Le quotidien « Le Monde » raconte que l'enquête fait « le tour du monde ». C'est ainsi que Kevin Xu, patron d'un site de production officielle de médicaments en Chine, est interpellé à sa descente d'avion à Houston (États-Unis). Son ordinateur livre le nom d'Arnaud Bellavoine, un collaborateur habituel dans la fabrication de médicaments falsifiés : des échantillons sont adressés depuis la France, Kevin Xu évalue coût et délais de fabrication, Arnaud Bellavoine verse des acomptes pour lancer la production. Kevin Xu a été condamné à six ans et demi de prison par la justice américaine. Une dépêche AFP évoque la condamnation à huit ans de prison de la tête du trafic en Angleterre. Car les contrefaçons ont été vendues à des grossistes et distributeurs agréées en Europe.
Depuis son interpellation en octobre 2012 en Espagne, Arnaud Bellavoine avait contesté être celui qui, en 2006 et 2007, avait introduit dans le réseau d'approvisionnement pharmaceutique de l'Union européenne plusieurs tonnes de médicaments contrefaits, dépourvus de principe actif parfois remplacé par du sucre, ou sous-dosés. Il a finalement reconnu au cours du procès avoir dirigé ce vaste trafic pour une motivation simple : l'argent. Les contrefacteurs auraient acheminé depuis la Chine, pour les seuls quatre premiers mois de 2007, plus de 4 tonnes de faux Plavix et faux Zyprexa. La procureure, Sylvie Marchelli, a requis 5 ans de prison à l'encontre d'Arnaud Bellavoine, le maximum encouru pour l'infraction de blanchiment de contrefaçon, un mandat de dépôt, une interdiction de gérer pendant 10 ans (il est gérant d'une société offshore sur l'île Maurice) et la confiscation de la villa qu'il a acheté 1,8 million d'euros avec une partie des bénéfices du trafic. Elle a également requis une peine de 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis, contre Catherine Koubi, gérante de l'entreprise Keren à Nice en charge de la logistique, une amende de 50 000 euros et une interdiction de gérer pendant 10 ans. Les laboratoires victimes de ce trafic se sont portés partie civile. Sanofi a réclamé 352 000 euros de dommages et intérêts en réparation de son préjudice économique et 500 000 euros pour son préjudice moral. Le jugement sera rendu le 5 avril.
Avec l'AFP.
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