Malgré une année 2023 en légère baisse suite à la fin du Covid, le marché du premier recours s’est considérablement développé au sein des officines ces 4 dernières années, selon NèreS (Nouvelle ère de Santé), qui milite pour un renforcement du rôle du pharmacien dans les soins de premier recours, notamment via une généralisation du dispositif OSyS à d’autres maux du quotidien.
L’an passé, sur 1,182 milliard de visites dans les pharmacies françaises, 656 millions concernaient des soins de premier recours, dont 349 millions aboutissant à la délivrance d’un ou plusieurs produits sans ordonnance, selon les derniers chiffres du baromètre 2023 de l’association NèreS (Nouvelle ère de Santé). Ce dernier chiffre plafonnait plutôt à 300 millions les années précédentes.
Désormais, le premier recours (prescrit et non prescrit) représente 4,4 milliards d’euros de ventes en officines (+24 % par rapport à 2019). Un chiffre en baisse de 2,5 % comparé à 2022, ce qui s’explique en partie par la décroissance du secteur des dispositifs médicaux (-21 % vs 2022), dans la mesure où les 2 produits phares de la période Covid ont vu leurs dispensations s’effondrer (-81 % pour les masques, -62 % pour les autotests).
Globalement, « L'activité officinale reste soutenue malgré une légère décroissance principalement expliquée par la fin du Covid », juge l’association, qui se félicite que les Français « développent un "réflexe de santé de proximité” et recentrent leur confiance sur la pharmacie, y compris pour les compléments alimentaires ». En effet, les ventes de ces derniers ont augmenté de 9,6 % en pharmacie, tout en diminuant de 19,7 % dans les magasins bios.
« Cette évolution sociétale s’inscrit dans la durée », juge NèreS, qui veut institutionnaliser la pharmacie comme la porte d’entrée du parcours de soins : « La pharmacie est crédible, ouverte, disponible, composée de professionnels de santé indépendants, et bénéficie d’un excellent maillage territorial », explique son président Paul François Cossa, qui rappelle qu’un Français sur deux aurait renoncé à se soigner à cause de la complexité du système de soins.
Pour conforter le rôle de la pharmacie comme solution de santé de proximité, NèreS aimerait construire et expérimenter des parcours de soins du quotidien sur la base des entretiens de prévention et des entretiens réalisés dans le cadre de l’expérimentation OSyS. Mais à une tout autre échelle : « il faudrait les étendre à 30, voire 50 pathologies du quotidien », affirme Nicolas Grelaud, directeur général chez OpenHealth Company. À condition, bien entendu que les bons outils soient fournis au pharmacien pour orienter le patient et que la profession soit incluse dans la construction de ces parcours. NèreS voudrait promouvoir ces parcours par de grandes campagnes de communication, afin de préparer une généralisation après évaluation du projet.
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