Le pic de l’activité officinale, qui a commencé son ascension en semaine 9 (dernière semaine de février) pour culminer en semaine 12, est déjà de l’histoire ancienne. Dès la semaine suivante (du 23 au 29 mars), l’ensemble des segments est en baisse par rapport à la même période de l’année précédente. Un mois plus tard, le constat est identique. En moyenne, la fréquentation des officines chute de 20 %, avec des écarts régionaux marqués. Ainsi, l’Île-de-France, la région PACA et l’Occitanie sont les plus touchées.
Au global, la baisse du chiffre d’affaires est comprise entre 15 et 20 % et concerne aussi bien les prescriptions de ville (- 17 %), les prescriptions hospitalières (- 10 %) que les médicaments délivrés sans ordonnance (- 15 %). L’observation par taux de TVA est révélatrice. Pour la TVA à 2,1 % (médicaments remboursables), la baisse du chiffre d’affaires est de 13 %, elle s’amplifie à 20 % pour le taux à 5,5 % (LPPR), à 30 % pour le taux à 10 % (médicaments non remboursables) et enfin à 15 % pour la TVA à 20 %. Patrick Oscar, délégué général du GIE GERS, et David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, soulignent par ailleurs la forte baisse du remboursable, à - 22 % en unités et - 18 % en valeur.
Néanmoins, quelques catégories de produits tirent leur épingle du jeu. En tête : les solutions hydroalcooliques (SHA). Après un pic mémorable en semaines 9 et 10, la consommation se maintient à un niveau élevé. En conséquence, le segment hygiène des mains est en croissance de 514 % en semaine 16 par rapport à la même période en 2019. Le segment soins des mains a été boosté par le lavage des mains répété qui nécessite l’application de crèmes émollientes. Après un pic à +112 % en semaine 14, il affiche une hausse de 14 % en semaine 16.
Surveillance renforcée
Du côté des médicaments conseil, après le pic des ventes en semaine 12 ils présentent une baisse stabilisée autour de - 25 % en unités et - 24 % en chiffre d’affaires. Quatre familles de médicaments amoindrissent la chute : allergie (+ 29 %), tonus et vitalité (+ 20 %), affection buccale (+ 16 %) et soin des plaies et antiseptiques (+ 4 %).
Le GERS a mis en place une surveillance des médicaments mis en lumière par le Covid-19. Le paracétamol retrouve un niveau habituel, à la fois dans les prescriptions des généralistes, l’approvisionnement et la dispensation en pharmacie. Néanmoins, les officines ont maintenu un niveau d’achat élevé jusqu’en semaine 15, ce qui laisse présager un stockage important. L’ibuprofène reste en revanche très en recul, à - 80 % en semaine 16. L’azithromycine a aussi connu une forte augmentation de prescriptions, entraînant un pic d’approvisionnement et de délivrance en officine en semaines 12 et 13, mais désormais à un niveau légèrement supérieur à d’habitude. De même, l’hydroxychloroquine a connu un pic similaire, mais est revenue à la situation d’avant-confinement en pharmacie. Quant au tocilizumab, on constate une forte hausse des ventes en ville en semaine 12, mais qui semble être due à la délivrance aux patients atteints de polyarthrite et non à une utilisation dans le Covid-19. Enfin, un certain engouement semble toucher les substituts nicotiniques depuis la semaine 16, à confirmer pour les semaines suivantes.
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