L’investissement des pharmaciens dans le bilan de médication est décevant, avec seulement 3 000 officines qui sont entrées dans le dispositif.
« Seulement 15 % des pharmacies ont réalisé des bilans de médication, soit 3 000 officines environ », a annoncé Annelore Coury* (CNAM), lors d’une table ronde animée par « le Quotidien » qui s’est déroulée lors du salon PharmagoraPlus (30 et 31 mars, Porte de Versailles, Paris).
Néanmoins, si ce taux de participation est faible, Annelore Coury remarque que les pharmaciens qui sont entrés dans le dispositif « se sont bien investis dans la mission et ont rempli le contrat des 20 bilans de médication sur l’année ».
Présents à la table ronde, les représentants syndicaux de la profession - la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) - déplorent ce faible taux de participation mais soulèvent les problèmes auxquels sont confrontés les pharmaciens : « des difficultés d’organisation au sein de l'officine » et parfois, « une volonté des officinaux de ne pas aller à l’encontre du médecin », indique Gilles Bonnefond, président de l’USPO.
De plus, « les problèmes administratifs cataclysmiques (qui consistent en des difficultés pour entrer les données sur la plateforme ameli, N.D.L.R.) sont un frein majeur à la bonne réalisation de ces bilans », avance Philippe Besset, président de la FSPF. Annelore Coury a indiqué que « la CNAM en a conscience et cherche à améliorer le système ».
Par ailleurs, les deux syndicats demandent que le paiement ne soit plus attribué à distance, sous forme de ROSP, mais immédiatement à la fin de chaque série d’entretiens de bilan de médication.
Enfin, Gilles Bonnefond souhaite voir supprimer les critères d’âge pour les bilans de médication (65 ans en ALD ou 75 ans). En effet, pour cette raison, certains pharmaciens se sont vu refuser le paiement de bilans pour des patients de 64 ans, par exemple, malgré des ordonnances de plus de 5 molécules. « Le bilan de médication concerne tous les patients polymédiqués qui en ont besoin », martèle le président de l’USPO.
* Annelore Coury est directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins, à la CNAM
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