LA LOI Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de 2009 confiait de nouvelles missions aux pharmaciens. Mais le chemin a été long avant leur mise en place effective. En 2014, elles commencent tout juste à entrer dans les mœurs pour de nombreuses pharmacies. C’est le cas pour les entretiens pharmaceutiques par exemple. Depuis fin juin 2013, les pharmaciens peuvent accompagner les patients sous anticoagulants oraux. Objectif de cette mission, prévue dans l’avenant n° 1 à la convention pharmaceutique : réduire l’incidence des accidents iatrogéniques chez les patients chroniques sous traitements par anticoagulants oraux. L’enjeu est aussi d’améliorer leur observance, afin d’éviter les 17 000 hospitalisations et près de 4 000 décès annuels dus à des accidents iatrogéniques liés à ces médicaments. Dans un premier temps, seuls les patients sous traitement par antivitamine K (AVK) sont concernés, mais l’accompagnement pourrait être étendu par la suite à tous les patients sous anticoagulants oraux. Cette mission est rémunérée par l’assurance-maladie à hauteur de 40 euros par an et par patient, pour deux entretiens pharmaceutiques. En novembre 2014, près de 150 000 entretiens AVK ont déjà été menés à travers toute la France, dans près de 70 % des officines. Cependant, la rémunération s’est fait attendre ! Normalement prévue au premier semestre 2014 pour les entretiens réalisés en 2013, elle n’a finalement été versée qu’en novembre, au grand dam des pharmaciens qui ont dénoncé des « retards inacceptables ».
Les tests d’orientation diagnostique sont également des services qui se développent en officine. Depuis juin 2013, le pharmacien est autorisé à pratiquer trois tests de dépistage : le test d’évaluation capillaire de la glycémie, le test oropharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A et le test nasopharyngé d’orientation diagnostique de la grippe. Aucune rémunération n’est prévue à l’heure actuelle, mais les syndicats ont interpellé la Caisse nationale d’assurance-maladie pour y remédier. Ils demandent notamment à pouvoir commander gratuitement leurs tests à l’assurance-maladie comme les médecins peuvent le faire. Certaines officines prennent donc l’initiative de facturer ce test quelques euros aux patients, tandis que d’autres bénéficient d’offres préférentielles de la part de leurs groupements.
Avenant sur l’asthme.
Parmi les missions à venir, l’asthme est en première ligne. En juin 2014, un avenant permettant l’accompagnement des patients asthmatiques a été signé entre la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’assurance-maladie et un arrêté d’approbation a été publié au « Journal officiel » le 2 décembre. Il concerne dans un premier temps les patients chroniques en initiation ou en reprise de traitement, présentant une prescription de corticoïde inhalé. Comme pour les AVK, il sera rémunéré 40 euros par patient et par an, pour deux entretiens pharmaceutiques.
Enfin, également au chapitre des nouvelles missions, le projet de loi de santé présenté le 15 octobre par la ministre de la Santé propose d’autoriser les pharmaciens à pratiquer certaines vaccinations. Néanmoins, cette disposition est loin d’être adoptée, tant elle est décriée par les infirmières et les médecins, fortement opposés à cette délégation de tâche, les pharmaciens eux-mêmes se montrant particulièrement réticents…
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