Le Quotidien du pharmacien. Pourquoi s’investir dans les bilans partagés de médication lorsqu’on est pharmacien adjoint ?
Françoise Amouroux. Toute nouvelle mission est une amélioration de notre exercice professionnel. Les adjoints le comprennent bien et se montrent toujours enthousiastes lorsqu’il s’agit de sortir de la routine du comptoir. C’est aussi une plus-value pour le diplôme, un savoir-faire à ajouter sur son CV.
Comment convaincre le titulaire et l’équipe de se lancer dans les BPM ?
Le titulaire peut penser que c’est trop compliqué à mettre en place et à organiser. L’une des solutions est de lui soumettre l’idée en disant : « Laissez-moi six mois pour faire l’essai, et si ça ne fonctionne pas, on arrête. » Il faut évidemment que tout le monde joue le jeu pendant ce laps de temps. Tous les membres de l’équipe doivent savoir ce que sont ces bilans pour pouvoir expliquer aux patients et participer à la prise de rendez-vous.
Quels sont vos conseils aux adjoints qui hésitent ?
Les craintes viennent du fait que les pharmaciens pensent que le bilan doit concerner uniquement les ordonnances les plus complexes. J’ai pu le constater avec les étudiants de 6e année à qui on avait demandé de sélectionner cinq ordonnances pour en faire l’analyse. Leur réflexe est de sélectionner des prescriptions très longues et très complexes. Il vaut mieux commencer doucement, avec une ordonnance présentant 5 DCI, et progressivement s’intéresser à des cas plus difficiles. Il est aussi important de rappeler qu’un bilan partagé de médication n’aboutit pas systématiquement à des modifications majeures. Parfois, on change juste l’heure de prise d’un traitement, ou on remplace un comprimé effervescent par un sachet. D’autres n’osent pas envoyer leur analyse au médecin traitant. Pour que tout se passe au mieux, je préconise de discuter avec le médecin avant de réaliser le bilan, il est même possible de repérer, avec le médecin, des patients qui pourraient avoir besoin d’un BPM. À l’heure où on parle de plus en plus d’interprofessionnalité, il faut apprendre à communiquer et échanger avec les autres professionnels de santé.
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