Tout commence le 11 juin 2013, où l’usage des tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) est autorisé à l’officine. Le pharmacien peut alors réaliser 3 types de TROD : les tests capillaires d'évaluation de la glycémie, les tests oropharyngés des angines à streptocoque du groupe A et les tests nasopharyngés de la grippe.
Mais le 8 avril 2015, le Conseil d’État annule l'arrêté du 11 juin 2013. La raison ? Un vice de forme repéré par le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), justement opposé à l’usage de TROD en pharmacie. En effet, une commission de professionnels de santé aurait dû être constituée et consultée par les autorités de santé avant la publication du texte autorisant les TROD à l’officine. La direction générale de la Santé assure alors qu’un nouvel arrêté va voir le jour afin de réintroduire les TROD à l’officine. Et cette fois-ci, il respectera les obligations légales et réglementaires, notamment la constitution de la fameuse commission manquante.
Un an plus tard, le futur arrêté est toujours en cours d’élaboration, ce qui suscite l’impatience de l’Ordre national des pharmaciens. En mai 2016, l'instance menace même de déposer, elle aussi, un recours devant le Conseil d’État pour ces délais inacceptables. Enfin, le fameux arrêté est publié en août 2016. À la différence du premier texte, les tests capillaires d'évaluation de la glycémie sont désormais uniquement réalisables par les pharmaciens dans le cadre d'une campagne de prévention du diabète.
Les biologistes ne lâchent rien
Les biologistes n’ont pas cessé leur fronde pour autant. Le 5 octobre, trois syndicats représentant leur profession (Syndicat des biologistes, Syndicat des laboratoires de biologie clinique et Syndicat national des médecins biologistes) déposent, auprès de la ministre de la Santé, une demande de recours gracieux afin d’obtenir le retrait de l’arrêté d’août 2016. Pour eux, le gouvernement n’a pas tenu compte des conclusions de la fameuse commission de professionnels de santé. Mais, deux mois plus tard (soit le 5 décembre), l’absence de réponse du ministère signe un refus de ce recours gracieux. Aujourd’hui, les syndicats de biologistes doivent se concerter pour envisager ou non de saisir le Conseil d’État. L’affaire est donc, encore une fois, à suivre.
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