En place depuis début 2018, les BPM étaient jusqu’alors réservés aux personnes âgées de 65 ans et plus en affection de longue durée (ALD) ou de 75 ans et plus pour lesquels au moins cinq molécules sont prescrites pour une durée consécutive de traitement de 6 mois minimum. L’avenant 19 permet désormais de pratiquer un BPM chez tout patient polymédiqué (cinq substances actives ou plus) dès 65 ans. Il ouvre surtout la voie à sa mise en œuvre dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). « En signant cet avenant, l’assurance-maladie fait le pari des bilans partagés de médication en EHPAD. Contrairement à ceux réalisés à l’officine qui impliquent un dialogue pharmacien-patient, ces BPM demandent une collecte d’informations élargie aux professionnels de santé de l’EHPAD puisque bien souvent, le résident ne gère plus ses traitements », souligne Gilles Bonnefond, président de l’USPO.
Il s’agit pour le moment d’une expérimentation au niveau national, qui peut commencer dès aujourd’hui. L’USPO prévoit, avec la CNAM, de rédiger une note non seulement à destination des pharmaciens souhaitant s’investir, mais également des EHPAD, « pour qu’ils sachent que le pharmacien est légitime à les solliciter pour recueillir des informations concernant la situation du patient, ses ordonnances et ses résultats biologiques ». Le pharmacien s’engagera à présenter son bilan partagé de médication aux équipes de soins et à échanger avec les médecins et infirmières. Au bout de 2 ans d’expérimentation, une évaluation du dispositif va mesurer son impact, son efficacité et « permettra de déterminer si les BPM en EHPAD doivent cibler certaines classes de médicaments ».
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