L’INPES publie aujourd’hui les résultats de son Baromètre santé axée sur la nutrition. C’est le fruit d’une enquête* qui a été menée en trois vagues : lancée en 1996, poursuivie en 2002 et achevée en 2008. Il offre ainsi l’évolution, sur douze années, de la composition de l’assiette et du verre des Français mais aussi celle de leurs perceptions en matière d’alimentation et d’activité physique.
La signification même de l’acte alimentaire a « très fortement » changé entre le début et la fin de l’enquête, souligne l’INPES. Alors que manger représentait pour les adultes « un acte indispensable pour vivre » en 1996, il est devenu avant tout un plaisir gustatif (pour plus d’un quart de la population). D’ailleurs, pour neuf personnes sur dix, faire la cuisine est à la fois synonyme d’alimentation saine et de convivialité. La structure des repas s’est simplifiée depuis 1996. Les Français semblent en effet prendre un nombre moins important de plats par repas. Désormais, davantage d’entre eux (33,1 %) prennent deux plats au déjeuner et davantage (19 %) en prennent seulement un au dîner. Ils sont encore une large majorité à manger à leur domicile : 92,7 % y prennent leur petit déjeuner, 65 % leur déjeuner et 87,2 % le dîner. Cependant, le fait de manger seul est en augmentation, du moins depuis 2002.
Fruits et légumes trop chers.
L’édition 2008 du baromètre permet aussi de mesurer les connaissances des Français (et leur mise en application) des repères de consommation du programme national Nutrition Santé (le PNNS). La connaissance du repère « fruits et légumes » a progressé entre 2002 et 2008. En 2002, seulement 2,5 % des personnes interrogées citaient le slogan selon lequel « consommer au moins cinq fruits et légumes par jour est bon pour la santé », elles étaient 28,1 % à le faire en 2008. La consommation effective des fruits et légumes est, quant à elle, en légère augmentation. Ce taux reste encore faible. La mauvaise nouvelle de l’enquête est que les personnes qui considèrent ne pas manger suffisamment de fruits et légumes évoquent leur prix comme étant l’obstacle le plus important, et ce depuis 2002 où ils étaient déjà 14,8 % à le déclarer (s’agissant des fruits) mais ils sont passés à 42,9 % en 2008. Pour les légumes, le pourcentage a fait un bond de 15,4 à 37,1 %.
L’habitude de mettre systématiquement sur la table des matières grasses ou du sel avant de commencer un repas est en recul. Le grignotage aussi. Il concernait 8,8 % des Français interrogés en 2002 contre 5,6 % en 2008. La consommation de boissons sucrées a, en revanche, augmenté : de 19,5 % en 2002, elle est passée à 22 % en 2008. Tout comme la proportion de personnes déclarant avoir consommé un plat tout prêt au moins une fois par semaine, qui est passée de 32,2 à 47,3 % dans le même laps de temps.
La baisse de la consommation d’alcool se confirme également. Ils étaient 37,4 % (des 18-75 ans) en 2008 à déclarer avoir bu la veille de l’enquête contre 39,4 % en 2002 et 44,7 % en 1996.
Insécurité alimentaire. Et le sport ? Près de 58 % des Français « n’atteignent pas un niveau d’activité physique d’une durée et d’une intensité suffisante pour entraîner des bénéfices pour la santé, selon les références internationales ». Au cours d’une semaine habituelle, la moitié du temps d’activité physique total se passe dans le cadre du travail. Autrement dit, près de 30 % du temps considéré comme activité physique est consacré aux déplacements et un quart aux loisirs. Les enquêteurs ont en effet inclu dans l’activité physique certains gestes de tous les jours (comme soulever des charges lourdes, jardiner, faire des trajets en roller…).
Le baromètre a enfin mis en évidence de fortes inégalités sociales en matière d’alimentation. Pour la première fois, il permet d’estimer la part des Français qui se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, quantitative ou qualitative, c’est-à-dire à qui il arrive de ne pas avoir assez à manger à la maison ou bien ayant assez à manger mais pas ce qu’ils voudraient. En 2008, 2,5 % ont déclaré ne pas avoir
assez à manger, parfois voire souvent. Et 39,7 % disent avoir assez à manger mais pas toujours les aliments souhaités.
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