LA COUVERTURE vaccinale correspond à la proportion de personnes vaccinées dans une population à un moment donné. Elle est le rapport entre le nombre de personnes effectivement vaccinées et le nombre total de personnes qui devraient l’être. Cet indicateur permet de mesurer l’impact des programmes vaccinaux, de guider les politiques vaccinales et de contrôler les maladies infectieuses. Les sources de données disponibles diffèrent selon la classe d’âge, le type de population ciblée et les vaccins. Les certificats de santé chez les nourrissons jusqu’à l’âge de deux ans donnent des estimations fiables et précises. Ce sont ensuite les enquêtes du cycle triennal en milieu scolaire (2 à 15 ans) qui constituent de bons dispositifs d’évaluation des couvertures vaccinales. « Mais ces sources sont peu réactives aux changements du calendrier vaccinal et il faut quelques années pour "rattraper" les nouvelles recommandations, remarque Jean-Paul Guthmann, coordinateur du rapport. Chez l’adulte, hormis les enquêtes de population, on déplore un manque de dispositif vaccinal ; il n’y a pas d’outils de routine ni de système de recueil de données, il faut absolument mettre en place de nouveaux outils, soit à partir des données saisies par le médecin, soit avec une nouvelle génération de carte Vitale incluant un carnet de vaccin électronique. » Le problème est le même pour les professionnels de santé : seules des estimations par le biais d’enquêtes ponctuelles (baromètre de l’INPES, par exemple) renseignent sur les couvertures vaccinales, mais elles ne sont satisfaisantes que pour les vaccins obligatoires, pour les autres, elles restent insuffisantes (26 % pour la varicelle, 11 % pour la coqueluche, 50 % pour la rougeole et 25 % pour la grippe).
Un état des lieux mitigé.
« Notre travail nous a conduits à distinguer quatre grands groupes de situations en fonction des objectifs de couverture vaccinale fixés par la loi de santé publique (au moins 95 % pour toutes les vaccinations et 75 % pour la grippe) », explique le coordinateur. Les objectifs ont été atteints avec les vaccins DTP, coqueluche, haemophilus influenzae chez l’enfant (98 % pour la primo-infection). Les objectifs ne sont pas atteints, mais les couvertures restent stables avec le RRO 1re dose à un an (89 % ce qui reste insuffisant pour arrêter la transmission), avec les rappels décennaux DTP chez l’adulte (de 30 à 60 %), et avec le rappel coqueluche à l’adolescence (57 %), mais les efforts doivent être poursuivis chez les jeunes parents dont le taux de couverture se situe entre 21 et 27 %, ainsi que dans l’entourage proche du futur enfant pour prévenir la transmission pendant les trois premiers mois de vie. Avec le vaccin HPV chez la jeune fille dès 14 ans, la couverture pour trois doses est de 39 % mais son efficacité dépend de son couplage avec un frottis de dépistage. Le BCG est un cas particulier : la couverture est bonne mais pas optimale (79 %) en Île de France, où les recommandations sont valables pour tous les enfants, mais elle chute (30 à 40 % en libéral et 60 % en PMI) dans les autres régions, où elles ne concernent que les enfants à risque de tuberculose ; il faut renforcer la politique vaccinale, bien qu’il n’y ait pas de cas graves depuis la non-obligation du vaccin. « Le constat est particulièrement décevant avec la vaccination antigrippale, en nette baisse : 54 % en 2011-2012 versus 63 % en 2008 et 2009 chez les plus de 65 ans, et elle est inférieure à 50 % chez les moins de 65 ans, rapporte l’épidémiologiste. En revanche, on constate, même si elle reste insuffisante, une progression de la couverture du RRO 2e dose à deux ans (61 % versus 30 % en 2006) et de l’hépatite B trois doses chez l’enfant dès la deuxième année (65 % alors qu’elle stagnait à 30 %), toutefois les adultes à risque restent peu vaccinés (30 à 40 %). » Deux autres vaccins plus récents sont aussi en progression. Il s’agit du vaccin pneumocoque conjugué trois doses à deux ans (89 %) - ce résultat laisse espérer que l’objectif de santé sera atteint - et le vaccin anti-méningocoque C trois doses, à pratiquer de 1 an à 24 ans (51 %), et pour lequel il faut poursuivre les efforts.
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