Les pharmaciens pourront remettre un kit de dépistage du cancer colorectal aux patients éligibles. Une nouvelle mission prévue à la convention pharmaceutique et qui donnera lieu à rémunération.
Pour se voir remettre un kit de dépistage du cancer colorectal, on peut prendre un rendez-vous chez le médecin. Ou le commander sur le site dédié. Mais on pourra aussi passer le retirer chez son pharmacien. Cette mesure, simplifiant le parcours du patient et destinée à intensifier le dépistage de ce cancer, a fait l’objet d’un arrêté publié au « Journal officiel » du 7 avril.
Il s’agit de la première mesure inscrite à la convention pharmaceutique du 9 mars à entrer en vigueur. La rémunération de cette nouvelle mission est fixée à 5 euros pour ces deux premières années. À partir de 2024, elle sera scindée en deux : la pharmacie recevra 3 euros pour la remise du kit, puis 2 euros supplémentaires si le patient effectue le test.
Ce dispositif s’appuie sur les résultats probants d’une expérimentation menée par l’URPS pharmaciens de Corse. L’arrêté précise les catégories des personnes ciblées par les campagnes du cancer colorectal et publie le cahier des charges incombant aux professionnels de santé remettant le kit. L’opération sera menée par les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), pivot du dépistage du cancer colorectal. La caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) transmettra chaque année aux CRCDC la liste des officines impliquées dans la remise d’un kit de dépistage dans leur région. Cette liste sera disponible sur le site internet du CRCDC. Les kits de dépistage seront livrés aux officines participantes.
Le pharmacien remettra un kit à toute personne présentant un courrier de l'assurance-maladie ou appartenant à la tranche d'âge cible ne présentant pas de motif d'inéligibilité pour ce programme de dépistage. « Si la démarche est initiée par le professionnel de santé et que la personne ne dispose pas de lettre d'invitation, le professionnel de santé s'assure, préalablement à l'évaluation du niveau de risque, que la personne n'a pas été déclarée inéligible par le CRCDC, via le serveur d’éligibilité », précise l’arrêté. En revanche, le pharmacien d'officine oriente vers son médecin traitant toute personne à risque élevé ou très élevé de développer un cancer colorectal (antécédent personnel d'adénome ou de cancer colorectal, de MICI, antécédent familial au 1er degré d'adénome, de cancer colorectal, de polypose adénomateuse familiale, de cancer colorectal héréditaire non polyposique…).
Par ailleurs, le pharmacien a un devoir d’information sur l’intérêt du dépistage, ses limites et la conduite à tenir en cas de résultat positif. Il s’assure de la bonne compréhension de l'utilisation du kit de dépistage et de l'envoi du flacon à un des laboratoires de biologie. Si la personne ne dispose pas de lettre d'invitation, le professionnel de santé qui initie la démarche lui explique les éléments de traçabilité à remplir sur la fiche d'identification et sur l'étiquette autocollante vierge qu'elle contient (nom, prénom, NIR et date de prélèvement à compléter). L'information d'une remise de kit est transmise par le pharmacien d'officine au médecin traitant ou au médecin désigné par la personne.
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