PLUS d’un an après la signature de la convention pharmaceutique, l’avenant n° 1 a enfin ouvert la voie au lancement de la première mission rémunérée : l’accompagnement des patients chroniques sous antivitamine K (AVK). Publié au « Journal officiel » du 27 juin 2013, l’avenant n° 1 à la convention rappelle l’enjeu de ce suivi et en précise les modalités. Il s’agit de diminuer l’incidence des accidents iatrogéniques chez les patients chroniques sous traitements par anticoagulants oraux et d’améliorer leur observance. En effet, ces médicaments à marge thérapeutique étroite sont responsables de 17 000 hospitalisations et de 4 000 décès chaque année. Ils sont la première cause d’accidents iatrogéniques en France. L’assurance-maladie a donc jugé nécessaire d’impliquer les pharmaciens dans le suivi des patients concernés, afin de faire reculer ces chiffres alarmants. Pour commencer, seuls les patients sous traitement AVK sont concernés. Mais le texte précise que l’accompagnement pourrait être étendu à l’ensemble des patients sous anticoagulants oraux « dès lors que les référentiels ou recommandations relatifs au bon usage de ces traitements seront rendus disponibles par les autorités sanitaires ».
Pour informer les patients de l’existence de ces accompagnements, les caisses d’assurance-maladie leur envoient un courrier détaillant le contenu et les modalités du suivi proposé. Le pharmacien peut également proposer directement ce service au comptoir, à l’initiation du traitement. Le patient a le choix d’accepter ou non et peut décider à tout moment de désigner un nouveau pharmacien pour l’accompagner ou de ne plus participer au programme. En cas d’absence du pharmacien désigné, tout autre pharmacien inscrit à l’Ordre et exerçant dans la même officine peut prendre en charge le patient, avec son accord.
40 euros par an et par patient.
Pour aider les pharmaciens à mettre en place cet accompagnement, un guide pour mener l’entretien pharmaceutique et une fiche de suivi ont été élaborés à partir des référentiels de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le Cespharm fournit par ailleurs aux pharmaciens qui en font la demande un carnet d’information et de suivi du traitement par AVK. Le pharmacien est invité à le remettre au patient s’il n’en a pas déjà un.
Une rémunération de 40 euros par an et par patient pris en charge est prévue pour les pharmaciens assurant cet accompagnement. Pour la percevoir, ils doivent réaliser au moins deux entretiens pharmaceutiques pour chaque patient au cours de l’année civile de référence, ou au moins un entretien si le patient s’inscrit au programme au cours du second semestre. Les syndicats estiment que chaque officine participante pourrait toucher entre 1 000 et 1 500 euros par an.
Suite à la parution du texte, les pharmaciens se sont rapidement investis dans la nouvelle mission qui leur a été attribuée. Ainsi, dès la fin du mois de septembre, 7 341 officines avaient déjà pris en charge 37 315 patients, d’après les données de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAMTS). « Le Quotidien » a enquêté en octobre auprès de quatre titulaires ayant déjà mis en place des entretiens dans leur officine. Ils ont confié l’engouement des patients pour le dispositif, mais regretté l’insuffisance de la rémunération prévue, par rapport au temps passé pour chaque entretien.
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